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Face à la fronde des autoentrepreneurs et des petites entreprises, le gouvernement suspend temporairement la réforme de la TVA, qui devait abaisser le seuil d’exonération. Une concertation est lancée pour ajuster la mesure et éviter un impact économique négatif.
Un revirement sous la pression
La réforme de la TVA pour les autoentrepreneurs, initialement prévue dans le budget 2025, est mise en pause. Le ministère de l’Économie a annoncé jeudi 6 février qu’une concertation serait ouverte afin d’évaluer et, si nécessaire, modifier cette mesure qui suscite une vive opposition. Prévue pour entrer en vigueur cette année, elle devait abaisser le seuil d’exonération de TVA de 37 500 euros à 25 000 euros pour les prestations de services, et de 85 000 euros à 50 000 euros pour les activités commerciales.
Cette réforme aurait contraint de nombreux microentrepreneurs à facturer 20 % plus cher, entraînant un risque de perte de clientèle et de fragilisation de leur activité. Face aux critiques, le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a assuré que « pendant le temps de cette concertation, les autoentrepreneurs ne seront pas soumis à cette nouvelle obligation fiscale ».
Des petites entreprises inquiètes pour leur avenir
L’annonce de cette mesure avait provoqué une levée de boucliers de la part des fédérations de petites entreprises et des organisations professionnelles. Beaucoup y voyaient une menace directe sur l’équilibre financier des autoentrepreneurs, avec des conséquences pouvant aller jusqu’à des cessations d’activité.
L’Union nationale des professions libérales (UNAPL) avait notamment demandé un moratoire, estimant que cette réforme pourrait pousser certains indépendants à basculer vers le travail au noir ou à faire face à une surcharge administrative. Plusieurs syndicats et associations d’artisans avaient également dénoncé une mesure injuste, créant un déséquilibre dans l’accès au marché.
Une concertation pour éviter un fiasco économique
Devant la grogne généralisée, la ministre du Commerce, Véronique Louwagie, a été chargée de mener une concertation avec les acteurs concernés. Une première réunion est prévue dès vendredi matin, avec pour objectif de trouver une solution qui préserve à la fois l’équité fiscale et la viabilité économique des microentreprises.
Si la mesure devait être définitivement annulée, le gouvernement devrait trouver d’autres leviers fiscaux pour compenser le manque à gagner. « Si cette réforme devait finalement rapporter moins que prévu, nous chercherons d’autres moyens d’équilibrer les comptes », a précisé Éric Lombard.
En attendant l’issue de ces discussions, la suspension de la mesure apporte un soulagement temporaire aux autoentrepreneurs, qui restent toutefois mobilisés pour éviter une réforme jugée pénalisante.