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Le président Emmanuel Macron a officiellement déposé plainte après l’exposition d’une œuvre artistique le mettant en scène la tête coupée. L’affaire, qui soulève des débats sur la liberté d’expression et les tensions politiques en Guadeloupe, est désormais entre les mains de la justice.
Une plainte déposée contre X
La procureure de la République de Pointe-à-Pitre, Caroline Calbo, a confirmé que le chef de l’État a déposé plainte la semaine dernière en Guadeloupe après la diffusion d’une œuvre jugée particulièrement choquante. La justice a immédiatement ouvert une enquête, avec la nomination d’un juge d’instruction pour examiner l’affaire.
Cette information, révélée initialement par la radio locale RCI et le média en ligne Bigidi.tv, a été rapidement confirmée par l’AFP ce mercredi 5 février.
Une œuvre polémique retirée avant la plainte
L’œuvre en question représente un homme brandissant la tête décapitée d’Emmanuel Macron, un message visuel fort qui a rapidement suscité des réactions. Exposée au Centre des Arts de Pointe-à-Pitre, un bâtiment actuellement en chantier et occupé par des artistes du Kolèktif Awtis Rézistans, elle faisait partie d’une exposition intitulée « Exposé.e.s au chlordécone ».
Ce collectif artistique, qui a pris position sur l’affaire, a précisé que l’œuvre avait été retirée avant même que la plainte du président soit annoncée.
Un tableau en réaction au scandale du chlordécone
D’après Franceinfo, l’œuvre intitulée « Non-Lieu », réalisée par l’artiste Blow, s’inscrit dans un contexte de contestation. Elle fait directement référence au non-lieu requis dans l’affaire du chlordécone, un pesticide largement utilisé en Guadeloupe et en Martinique et qui a gravement contaminé les sols et affecté la santé des populations.
Ce scandale environnemental, dénoncé depuis des années par des militants et des associations, a été perçu comme une injustice profonde après la décision judiciaire de ne pas poursuivre les responsables. L’artiste aurait ainsi voulu exprimer la colère et la frustration ressenties par une partie de la population face à ce verdict.
Une affaire entre art et politique
Cette plainte du président soulève des interrogations sur la liberté artistique et la provocation politique. L’œuvre relève-t-elle d’une simple expression militante ou dépasse-t-elle les limites acceptables de la critique ?
Alors que l’affaire suit son cours judiciaire, cette polémique illustre une nouvelle fois les tensions toujours vives entre l’État et les territoires d’Outre-mer, où les revendications sociales et environnementales restent un sujet brûlant.