Un vote unanime pour accélérer la remise en état de l’archipel
Le Sénat a donné son feu vert à l’unanimité, mardi 4 février, au projet de loi d’urgence destiné à faciliter la reconstruction de Mayotte, sévèrement touchée par le passage du cyclone Chido il y a deux mois. Cette adoption marque une étape clé avant l’entrée en vigueur du texte, qui doit encore être harmonisé avec l’Assemblée nationale. Une commission mixte paritaire, réunissant sept députés et sept sénateurs, se tiendra lundi au Parlement pour parvenir à une version commune du texte.
Des mesures jugées nécessaires mais insuffisantes
Bien que soutenu par l’ensemble des groupes sénatoriaux, le projet de loi a suscité des critiques sur l’ampleur des moyens engagés par l’État. Certains élus regrettent que les mesures prévues ne répondent pas pleinement à l’urgence de la situation.
Le texte adopté propose essentiellement des assouplissements administratifs pour accélérer les chantiers de reconstruction, notamment par des dérogations aux règles d’urbanisme et de commande publique. Il inclut également des dispositifs fiscaux et sociaux tels que des allègements de cotisations pour les entreprises locales et des exonérations fiscales pour les sinistrés.
En revanche, la question sensible de la restriction du droit du sol, souvent évoquée dans le débat sur l’avenir de Mayotte, ne figure pas dans ce texte. Cette thématique sera abordée séparément, lors d’une proposition de loi portée par la droite et examinée jeudi à l’Assemblée nationale.
Une deuxième loi en préparation pour une refonte globale
Face aux critiques sur la portée limitée de ce premier projet, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a annoncé qu’un deuxième volet législatif serait présenté d’ici deux mois. Cette loi-programme, plus ambitieuse, visera à « refonder Mayotte » en abordant non seulement la reconstruction physique de l’île, mais aussi des réformes structurelles sur les infrastructures, l’économie locale et la gestion des flux migratoires.
Alors que les Mahorais attendent des actions concrètes pour reconstruire leur territoire, ce projet de loi d’urgence représente une première avancée. Reste à voir si les futures mesures seront à la hauteur des défis que doit relever l’archipel.