Un passage en force pour éviter l’impasse parlementaire
Comme annoncé ce week-end, François Bayrou a engagé ce lundi 3 février 2025 la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de finances ainsi que sur le budget de la Sécurité sociale. En activant l’article 49.3 de la Constitution, il contourne ainsi le vote des députés pour imposer l’adoption de ces textes budgétaires essentiels.
Face à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a justifié cette décision par la nécessité d’assurer la stabilité du pays. « Aucun pays ne peut vivre sans budget », a-t-il déclaré, balayant d’un revers de main les critiques de l’opposition et assumant pleinement ce choix controversé.
Une riposte immédiate de La France insoumise
L’utilisation du 49.3 a immédiatement suscité une réaction de l’opposition. La France insoumise (LFI) a annoncé sur le réseau social X le dépôt d’une motion de censure contre le projet de loi de finances. Ce texte sera soutenu par les députés communistes et écologistes, qui dénoncent un passage en force du gouvernement.
LFI ne s’est pas arrêtée là et a également déposé une seconde motion de censure contre le budget de la Sécurité sociale, forçant ainsi le débat sur ces deux fronts dans les prochains jours à l’Assemblée.
Des alliances incertaines pour faire tomber le gouvernement
Si la gauche radicale tente de mobiliser contre l’exécutif, le Parti socialiste (PS) a d’ores et déjà annoncé qu’il ne voterait pas la motion de censure. Cette décision a été prise après une réunion du bureau national, où les socialistes ont choisi une autre stratégie : ne pas s’opposer immédiatement au budget mais déposer une motion de censure indépendante contre le gouvernement dans un second temps.
Du côté du Rassemblement national (RN), l’incertitude demeure. Le parti de Marine Le Pen n’a pas encore précisé s’il voterait la motion de censure portée par LFI, laissant planer le doute sur son positionnement stratégique.
Une bataille décisive à l’Assemblée nationale
Les débats autour de ces motions de censure auront lieu dans 48 heures. Pour être adoptée et entraîner la chute du gouvernement, une motion de censure doit obtenir la majorité absolue des voix à l’Assemblée.
Si l’opposition ne parvient pas à rassembler suffisamment de soutiens, François Bayrou pourra maintenir son gouvernement et faire passer son budget sans encombre. En revanche, si la majorité absolue est atteinte, l’exécutif serait renversé, ouvrant une nouvelle période d’incertitude politique.
D’ici là, le suspense reste entier quant aux alliances qui pourraient se nouer dans l’hémicycle.