Un effondrement de popularité à mi-mandat
La cote de popularité d’Emmanuel Macron continue de s’éroder. Selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche (JDD) réalisé du 15 au 23 janvier, seuls 21 % des Français se disent satisfaits de son action à la tête de l’État, tandis que 79 % expriment leur mécontentement.
Arrivé à mi-parcours de son second quinquennat, le président subit une défiance croissante, notamment parmi les retraités et les personnes âgées, pourtant une base électorale clé en 2022.
Selon Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop, cette désaffection s’explique notamment par la hausse de la CSG et les débats récurrents sur la contribution des retraités aux efforts financiers.
Un rejet massif mais moins agressif qu’auparavant
Si près de 8 Français sur 10 se disent mécontents, le sondage souligne néanmoins une évolution du ton des critiques.
D’après l’Ifop, les commentaires des sondés comprennent moins d’insultes et de propos outranciers qu’au cours des derniers mois. L’acte de contrition du président, notamment son mea culpa sur la dissolution de l’Assemblée nationale lors de ses vœux, aurait contribué à apaiser certaines réactions.
Les principaux reproches formulés par les sondés sont :
- Un président trop absent des préoccupations nationales, accusé de privilégier ses déplacements internationaux plutôt que les dossiers français.
- Un manque d’incarnation du pouvoir, avec un chef de l’État jugé trop en retrait derrière son Premier ministre.
Toutefois, aucun des sondés n’appelle formellement à sa démission, une donnée qui contraste avec la virulence des critiques observées ces derniers mois.
Un Premier ministre plus populaire, mais sans éclat
Dans ce contexte, François Bayrou s’en sort légèrement mieux que le président. Avec 34 % de satisfaction, le Premier ministre affiche une popularité plus élevée, mais reste loin d’être plébiscité.
Selon les commentaires recueillis lors du sondage, les Français ne voient pas en lui une figure politique capable de redynamiser l’exécutif. Pour beaucoup, il incarne une forme de politique traditionnelle jugée dépassée.
« François Bayrou apparaît comme une figure politique obsolète », analyse Frédéric Dabi.
Un président fragilisé à l’approche de la présidentielle 2027
Avec une popularité historiquement basse, Emmanuel Macron entame une seconde moitié de mandat sous tension.
Même si son image semble moins agressivement rejetée, son isolement politique et l’affaiblissement de son électorat historique posent la question de sa capacité à maintenir son influence sur la scène politique dans les années à venir.
D’ici 2027, le président devra réussir à reconquérir une opinion publique qui lui est de plus en plus hostile, sous peine de voir son héritage politique s’effacer face à la montée des oppositions.