Des propos en désaccord avec ceux du ministre de l’Intérieur
Le ministre de l’Économie et des Finances, Éric Lombard, a affirmé dimanche 27 janvier sur LCI que la France a besoin d’une immigration de travail pour répondre aux besoins des entreprises et des services publics. Une déclaration qui tranche nettement avec celle du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, pour qui « l’immigration n’est pas une chance pour la France ».
« Nous avons besoin de travailleurs immigrés »
Interrogé sur l’importance économique de l’immigration, Éric Lombard a été clair :
« Nous avons besoin de l’immigration pour remplir les jobs dans les entreprises, les usines, à l’hôpital. »
Le ministre a ainsi mis en avant la demande des entrepreneurs, rappelant que cette main-d’œuvre est indispensable dans plusieurs secteurs en tension.
Une fracture au sein du gouvernement ?
Les propos d’Éric Lombard contrastent avec ceux de Bruno Retailleau, qui plaide pour un durcissement des critères de régularisation. Le ministre de l’Économie a tenu à relativiser ces divergences :
« On peut avoir, à l’intérieur d’un gouvernement, des appréciations différentes. Ce n’est pas ma vision de l’immigration. »
Budget 2025 : travailler plus pour financer les dépenses sociales
Éric Lombard a également évoqué le débat budgétaire à venir, prévu jeudi en commission mixte paritaire entre députés et sénateurs. Il a réagi à la proposition d’instaurer une journée de travail supplémentaire pour financer les dépenses sociales :
« L’idée a reçu un accueil assez frais auprès de nombreux partis politiques. »
Cependant, le ministre reste favorable à la recherche de solutions pour « travailler plus » et garantir l’équilibre des comptes publics.
Retraites : une réforme toujours au cœur des discussions
Concernant le dossier des retraites, Éric Lombard s’est montré pragmatique :
- Il a salué la capitalisation comme « une bonne solution déjà existante pour la fonction publique », tout en reconnaissant qu’elle ne sera pas un élément central des discussions actuelles.
- Sur l’âge de départ à la retraite, il a estimé que ramener l’âge légal à 62 ans pour tous n’est pas envisageable, tout en appelant à une prise en compte des métiers pénibles :
« Il est légitime que ceux qui ont commencé tôt ou exercent des métiers difficiles puissent partir plus tôt. »
Vers un compromis économique et social ?
Entre les débats sur l’immigration et les ajustements nécessaires au système des retraites, Éric Lombard plaide pour une approche pragmatique et tournée vers les besoins économiques du pays. Reste à savoir comment ces positions trouveront écho au sein du gouvernement et auprès des partenaires sociaux.