Le Sénat a voté la suppression des crédits alloués au Haut-Commissariat au Plan (HCP), dirigé par François Bayrou. Une décision controversée qui pourrait être remise en question lors des prochains débats à l’Assemblée nationale.
Un vote aux allures de défi politique
Mercredi 22 janvier, les sénateurs ont choisi de supprimer le Haut-Commissariat au Plan dans le cadre de l’examen du budget 2025. L’organisme, ressuscité en 2020 pour coordonner les travaux prospectifs de l’État, n’a pas convaincu de son utilité, selon les sénateurs. Cette suppression marque un coup symbolique, François Bayrou étant non seulement Premier ministre, mais aussi haut-commissaire au Plan.
« Le Haut-Commissariat est à la dérive, sans pilote », a déclaré Nathalie Goulet, sénatrice centriste à l’origine de l’amendement. Selon elle, cet organisme fonctionne de manière inefficace et devrait rejoindre France Stratégie, une agence gouvernementale aux missions similaires.
Des critiques récurrentes à l’encontre du HCP
Le rapport de la commission des finances du Sénat publié en septembre 2024 qualifiait déjà le Haut-Commissariat de « navigation sans boussole », pointant des limites dans ses travaux et un manque de direction claire.
Créé initialement pour anticiper les grands défis économiques et sociaux, le HCP n’a pas réussi à répondre aux attentes, selon les parlementaires. Cette décision intervient alors que le gouvernement cherche à rationaliser les agences publiques pour contenir le déficit.
Un budget modeste mais contesté
Le budget alloué au HCP, d’un montant de 1,9 million d’euros, a également été jugé non prioritaire. Pourtant, Patrick Mignola, ministre des Relations avec le Parlement, a défendu la nécessité de maintenir cette enveloppe pour assurer la transition vers une éventuelle fusion avec France Stratégie.
François Bayrou, qui exerce ses fonctions au HCP à titre bénévole, n’a pas encore commenté directement cette décision. Le Haut-Commissariat emploie actuellement 14 personnes.
Un débat ouvert à l’Assemblée nationale
La suppression du HCP n’est pas encore définitive. Le projet de loi budgétaire doit désormais passer en commission mixte paritaire, avant d’être soumis à l’Assemblée nationale. « Il s’agit d’une recommandation du Premier ministre lui-même de fusionner le HCP avec d’autres agences, » a rappelé Sophie Primas, porte-parole du gouvernement.
Lors de son discours de politique générale le 14 janvier, François Bayrou avait appelé à des efforts budgétaires au sein des agences publiques. Cette suppression pourrait néanmoins être annulée si les députés choisissent de maintenir le HCP.
Un avenir incertain pour le Haut-Commissariat
- Pourquoi cette suppression ?
- Manque d’efficacité et doublons avec d’autres agences comme France Stratégie.
- Budget jugé non prioritaire en période de restrictions budgétaires.
- Et maintenant ?
- La décision doit être validée par l’Assemblée nationale, où le gouvernement pourrait défendre la fusion plutôt qu’une suppression brute.
Le sort du Haut-Commissariat au Plan reflète la volonté des parlementaires de réduire les dépenses publiques et d’optimiser les structures gouvernementales. Si l’Assemblée confirme la suppression, cela marquera un tournant pour cet organisme emblématique, ressuscité dans un contexte de crise sanitaire. Une décision qui, au-delà des économies, soulève des questions sur la gestion des politiques prospectives de l’État.