Dans un effort de réduction des dépenses publiques, le Sénat a adopté, mercredi 22 janvier, un amendement visant à supprimer les avantages accordés aux anciens présidents et premiers ministres. Une mesure qui pourrait économiser 2,8 millions d’euros par an, malgré l’opposition du gouvernement.
Quels avantages sont concernés ?
L’amendement propose la suppression de plusieurs privilèges accordés aux anciens chefs d’État et de gouvernement, notamment :
- Véhicule personnel avec chauffeur.
- Secrétariat dédié.
- Collaborateurs.
- Locaux équipés et financés par l’État.
Ces avantages, initialement prévus pour soutenir d’anciens responsables dans leurs activités publiques, sont jugés obsolètes et coûteux par les sénateurs.
Une économie justifiée par l’austérité
La sénatrice Nathalie Goulet, à l’origine de l’amendement, a défendu cette mesure en ces termes :
« La République est généreuse, mais nous sommes en faillite. Ces privilèges ne se justifient plus pour des citoyens qui n’occupent plus de fonctions publiques. »
Les chiffres donnent du poids à cette décision : entre 2022 et 2023, les dépenses allouées aux anciens premiers ministres ont augmenté de 11 %, alors que leur nombre est passé de 13 à 16.
Réactions et débats au Sénat
Le sénateur centriste Michel Canevet a souligné que cette décision était nécessaire pour regagner la confiance des Français :
« Si on demande des efforts aux citoyens, l’État doit montrer l’exemple en évitant les dépenses superflues. »
La sénatrice Goulet a également insisté sur le fait que ces anciens responsables disposent de ressources suffisantes grâce à leurs pensions et postes de consultant :
« Aucun d’entre eux n’est aux Restos du cœur. »
De son côté, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a défendu une position mesurée sur BFMTV :
« Il est logique de revoir ces avantages, mais il est essentiel de garantir la sécurité des anciens présidents. »
Des avantages particulièrement généreux pour les anciens présidents
Selon un rapport de Public Sénat, les anciens chefs d’État bénéficient de :
- Un cabinet de sept membres, réduit à trois après cinq ans.
- Deux agents de service, ramenés à un après cinq ans.
- Locaux meublés et équipés, dont les frais sont pris en charge par l’État.
- Prise en charge des dépenses liées aux activités publiques.
Prochaine étape : l’Assemblée nationale
L’amendement doit encore être voté par l’Assemblée nationale. En cas d’approbation, cette mesure pourrait marquer un tournant dans la gestion des privilèges accordés aux anciens dirigeants français, en réponse à une instabilité politique croissante et à une pression budgétaire toujours plus forte.