De nombreux Français rapportent avoir reçu des appels provenant de numéros commençant par l’indicatif téléphonique britannique +44. Mais derrière ces coups de fil en apparence anodins se cachent souvent des escroqueries bien organisées, orchestrées par des réseaux mafieux basés en Asie du Sud-Est. Voici ce qu’il faut savoir pour éviter de tomber dans le piège.
Une arnaque déguisée en offre d’emploi
L’arnaque en question, dite « à la tâche », consiste à proposer un emploi simple et attractif, souvent accompagné de promesses de rémunération en cryptomonnaie. Ces propositions peuvent inclure des activités telles que :
- Regarder une vidéo ;
- Liker un contenu en ligne ;
- Noter un hôtel ou un produit.
Dans un premier temps, les escrocs mettent la victime en confiance en offrant de petites sommes pour des tâches effectuées. Mais rapidement, ils demandent un paiement pour débloquer davantage de tâches prétendument plus rémunératrices. Une fois cette étape atteinte, la rémunération promise disparaît, tout comme l’argent investi.
Des numéros en +44 : pourquoi faut-il se méfier ?
- Appels virtuels : Ces numéros, souvent suivis d’un 7, sont des numéros prépayés ou virtuels utilisés par les escrocs pour bombarder des milliers de victimes potentielles.
- Numéros non attribués : Si vous tentez de rappeler, il est probable que le numéro soit inactif, ce qui renforce la suspicion d’une fraude.
Le choix d’un indicatif britannique n’est pas anodin : les escrocs cherchent à donner une illusion de crédibilité, en se faisant passer pour une grande entreprise anglaise.
Des réseaux mafieux derrière ces escroqueries
Contrairement aux idées reçues, ces arnaques ne sont pas le fait de petits groupes isolés. Elles sont orchestrées par des réseaux mafieux organisés opérant depuis des complexes en Asie du Sud-Est, notamment en Birmanie, au Laos et au Cambodge. Ces structures utilisent des travailleurs exploités pour exécuter leurs plans.
Le cyberesclavage : une réalité derrière l’arnaque
- De nombreuses personnes, souvent originaires d’Afrique ou d’Asie, répondent à des offres d’emploi frauduleuses pour des postes d’informaticiens.
- Une fois sur place, elles sont retenues contre leur gré dans des complexes et forcées de participer à ces activités d’escroquerie.
- Ces pratiques, qualifiées de cyberesclavage, ont été dénoncées par plusieurs enquêtes internationales, notamment par Le Monde et Radio-Canada.
Comment se protéger contre ces appels ?
- Ne répondez pas aux numéros inconnus en +44.
- Ne rappelez jamais un numéro qui semble suspect.
- En cas de doute, signalez le numéro sur des plateformes dédiées comme Signal-Arnaques.
- Méfiez-vous des offres d’emploi trop alléchantes, surtout si elles impliquent des tâches simples pour une rémunération rapide.
Que faire si vous êtes victime ?
- Signalez l’appel : Prévenez les autorités compétentes ou utilisez des services en ligne pour enregistrer une plainte.
- Vérifiez vos comptes bancaires : En cas de paiement ou d’échange d’informations sensibles, contactez immédiatement votre banque pour bloquer d’éventuelles transactions.
- Informez-vous : Des organismes comme Interpol ou des ONG luttent activement contre ces réseaux. Participer à la sensibilisation peut également aider à réduire leur impact.
Une menace qui persiste malgré les démantèlements
Malgré plusieurs enquêtes d’Interpol ayant conduit au démantèlement de ces réseaux, le phénomène continue de se propager. Les appels en +44 sont de plus en plus fréquents, et les victimes souvent peu préparées. La meilleure défense reste la vigilance : ignorez les appels suspects et informez-vous des nouvelles méthodes de fraude.
Ne laissez pas ces escrocs profiter de votre curiosité ou de votre confiance. Prévenez autour de vous pour éviter que d’autres tombent dans le piège.