Le gouvernement alerte sur les conséquences financières de la censure de l’ex-Premier ministre Michel Barnier. Selon les ministres Catherine Vautrin et Éric Lombard, cette décision aurait engendré une perte estimée à 12 milliards d’euros pour l’État, avec des répercussions majeures sur le déficit public et la croissance économique.
Un impact économique lourd : 12 milliards d’euros de pertes
La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, a déclaré dans une interview au JDD que la censure du gouvernement Barnier avait coûté à l’État 12 milliards d’euros. Elle a également souligné l’importance de rétablir l’équilibre budgétaire :
« Réduire le déficit passera par des économies et par le travail, règle que l’État va s’appliquer. »
Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a précisé sur BFMTV que cette somme inclut :
- 6 milliards d’euros de pertes liées à une baisse de la croissance (environ 0,3 point de PIB), causée par l’incertitude économique ayant freiné investissements et recrutements.
- 6 milliards d’euros de recettes manquées, dues à l’absence de mesures budgétaires, le budget de l’État n’étant pas entré en vigueur au 1er janvier.
Sécurité sociale : un déficit qui pourrait atteindre 30 milliards d’euros
Catherine Vautrin a mis en garde contre un dérapage du déficit de la Sécurité sociale, particulièrement en l’absence de loi de financement (PLFSS). Elle a estimé que ce déficit pourrait atteindre 30 milliards d’euros en 2025.
Le Haut Conseil du financement de la protection sociale (HCFiPS) avait déjà prévenu en décembre que, sans les mesures prévues dans le projet de loi de Michel Barnier, le déficit repartirait à des niveaux record.
Des économies ciblées pour réduire le déficit
Face à ces défis, Catherine Vautrin a évoqué plusieurs pistes pour réaliser des économies :
- 1,2 milliard d’euros sur les aides à l’apprentissage et le transport médical.
- Réduction des dépenses de fonctionnement des agences publiques et des achats.
Elle a également rappelé que l’État devrait assumer 65 % des efforts d’économies, contre 59 % dans les précédentes versions du budget.
Une mesure inédite : travailler sept heures de plus par an
Pour financer le secteur de l’autonomie, une mesure adoptée par le Sénat en novembre prévoit de faire travailler les actifs sept heures de plus chaque année, sans rémunération supplémentaire :
- Cette mesure équivaut à dix minutes de travail supplémentaires par semaine.
- Elle pourrait générer 2 milliards d’euros de recettes supplémentaires dès 2025, spécifiquement allouées aux dépenses sociales.
Vers une gestion budgétaire rigoureuse
Le gouvernement, désormais dirigé par François Bayrou, affirme vouloir appliquer des règles strictes de gestion budgétaire pour limiter les déficits :
- Reprise des mesures prévues par Michel Barnier, tout en ajustant les priorités.
- Renforcement des mécanismes pour stabiliser les finances publiques, notamment dans des secteurs essentiels comme la santé et la sécurité sociale.