L’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, aujourd’hui garde des Sceaux, a réemménagé avec sa famille dans un logement situé dans l’enceinte du ministère de l’Intérieur. Une situation qui suscite des critiques et soulève des interrogations, tant sur le symbole que sur les motivations derrière ce choix.
Un retour à Beauvau malgré un nouveau portefeuille
Nommé garde des Sceaux après les récentes remaniements, Gérald Darmanin a choisi de ne pas s’installer dans le logement traditionnellement attribué aux ministres de la Justice, place Vendôme. Ce logement, d’une superficie de 62 m² et ne comportant qu’une chambre, a été jugé inadapté à sa famille de quatre personnes.
Le ministre a donc réinvesti un appartement situé à quelques pas de la place Beauvau, où il avait déjà résidé durant son mandat à l’Intérieur. Cet appartement, auparavant occupé par François-Noël Buffet, ministre délégué aux Outre-mer, reste dans le giron du ministère de l’Intérieur.
Une pratique courante mais symboliquement délicate
Selon le secrétariat général du gouvernement, il n’est pas inhabituel qu’un ministre soit logé dans un bâtiment relevant d’un autre ministère. Cependant, ce retour de Gérald Darmanin à Beauvau est perçu comme un symbole ambigu, voire dérangeant. Certains observateurs y voient une volonté implicite de maintenir une emprise sur son ancien ministère.
Les critiques ne manquent pas :
- Privilèges présumés : Son maintien dans les logements liés à l’Intérieur est perçu par certains comme un avantage personnel.
- Réticences en coulisses : Des témoins évoquent un sentiment de « présence omniprésente », alimentant l’idée qu’il n’a pas totalement tourné la page de son rôle de ministre de l’Intérieur.
Une sécurité maintenue malgré un statut transitoire
Autre point de friction, le dispositif de sécurité exceptionnel dont Gérald Darmanin a continué de bénéficier après son départ de Beauvau. Durant une période où il avait retrouvé son rôle de député, il était toujours entouré par douze officiers et disposait de trois véhicules. Ce maintien suscite des interrogations sur les limites entre besoins sécuritaires réels et privilèges de fonction.
Silence du côté de Bruno Retailleau
Actuel ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau n’a pas souhaité commenter la situation. Dans son entourage, on préfère garder le silence face à une polémique naissante. Mais en coulisses, la cohabitation entre l’ancien et l’actuel occupant des lieux pourrait alimenter des tensions.
Un choix qui interroge sur l’image de l’exécutif
Le réemménagement de Gérald Darmanin à Beauvau cristallise les critiques sur la gestion des privilèges au sommet de l’État. Si la justification officielle met en avant des raisons pratiques, le symbole d’un ancien ministre réinvestissant ses anciens locaux peut apparaître en décalage avec les attentes de transparence et d’exemplarité.
Alors que les défis sécuritaires et judiciaires sont nombreux, cette controverse risque d’alimenter les débats sur la conduite des hauts responsables politiques et leurs liens avec les institutions qu’ils ont servies.