La néobanque allemande Trade Republic a lancé une petite révolution sur le marché bancaire français avec l’introduction d’un compte courant rémunéré à 3 % brut, accompagné d’un IBAN français. Cette initiative promet de bouleverser les habitudes des consommateurs et les pratiques des banques traditionnelles.
Une rémunération à 3 % brut : un pari audacieux
Le 9 janvier, Trade Republic a dévoilé un compte courant offrant une rémunération de 3 % brut, soit 2,10 % net après application de la flat tax. Contrairement à l’épargne réglementée française, comme le Livret A, cette rémunération est calculée quotidiennement et non à la quinzaine.
En plus de cette rémunération, le compte inclut une carte bancaire et des fonctionnalités pratiques :
- Virements instantanés gratuits.
- Paiements de factures avec facilité.
- 1 % de cashback sur les paiements par carte.
- Retraits sans frais à partir de 100 €.
- Absence de frais supplémentaires pour les paiements à l’étranger.
Pourquoi un IBAN français fait la différence
Le choix d’un IBAN français est un autre point fort de cette offre. Contrairement à d’autres néobanques comme N26 (IBAN allemand) ou Revolut (IBAN lituanien), un IBAN en « FR » simplifie la gestion administrative des clients.
- Fiscalité simplifiée : Les comptes avec un IBAN étranger doivent être déclarés au fisc français, sous peine d’une amende de 1 500 € par compte non déclaré.
- Compatibilité totale avec les transactions SEPA : L’IBAN français facilite les prélèvements automatiques et les paiements nationaux ou internationaux.
Pourquoi les banques françaises ne rémunèrent pas les comptes courants
Malgré un potentiel de rémunération autorisé depuis 2005, les banques françaises continuent de ne pas rémunérer les dépôts des comptes courants. Deux raisons principales expliquent cette situation :
- Une tradition historique : Dans les années 60, pour démocratiser l’accès aux comptes bancaires, les banques françaises ont accepté de ne pas rémunérer les dépôts en échange de la gratuité de certains services. Aujourd’hui, ces services, comme la tenue de compte, sont largement facturés.
- La concurrence des produits d’épargne réglementés : Avec des placements comme le Livret A ou le LEP, qui offrent des taux d’intérêt attractifs et sont très populaires, la demande pour des comptes courants rémunérés reste faible.
Une concurrence accrue sur le marché des néobanques
Trade Republic rejoint d’autres acteurs étrangers comme Revolut, N26, et bunq, déjà bien implantés en France. Ces néobanques misent sur des offres innovantes et compétitives pour séduire un public lassé des frais élevés des banques traditionnelles.
Cependant, ces dernières restent largement absentes du marché des comptes courants rémunérés, préférant se concentrer sur leurs produits d’épargne classique et leurs services en ligne.
Une opportunité pour les clients français
Avec plus de 15 000 € en moyenne déposés sur leurs comptes courants, les Français disposent d’un potentiel inexploité. Ce nouvel entrant sur le marché pourrait inciter les clients à repenser la gestion de leur argent, d’autant plus que les taux directeurs de la Banque centrale européenne offrent des rendements intéressants aux banques elles-mêmes.
Une révolution en cours ?
En alliant rémunération compétitive et facilité administrative grâce à l’IBAN français, Trade Republic cherche à se démarquer sur un marché bancaire en mutation. Reste à voir si cette offre fera bouger les lignes et si les banques traditionnelles finiront par emboîter le pas.