Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national (FN) et figure emblématique de l’extrême droite française, est décédé ce mardi à l’âge de 96 ans. Hospitalisé depuis plusieurs semaines dans un établissement de Garches (Hauts-de-Seine), il est mort entouré de ses proches. Sa famille a annoncé dans un communiqué : « Jean-Marie Le Pen, entouré des siens, a été rappelé à Dieu ce mardi à midi. »
Un parcours marqué par le second tour de 2002 et des polémiques incessantes
Né le 20 juin 1928 à La Trinité-sur-Mer (Morbihan), Jean-Marie Le Pen a marqué l’histoire politique française en accédant au second tour de l’élection présidentielle en 2002. Dans un duel face à Jacques Chirac, il avait récolté 17,79 % des voix, un score qui avait provoqué un séisme politique et une mobilisation massive contre lui au second tour.
« Au fond de lui, il ne voulait pas gouverner, » estime Serge Moati, journaliste qui a suivi de près celui que l’on surnommait « le diable de la République. » En 2011, il avait passé la main à sa fille Marine Le Pen à la tête du FN, amorçant une transition générationnelle au sein du parti.
Une santé déclinante et des démêlés judiciaire
Ces dernières années, Jean-Marie Le Pen s’était éloigné de la scène publique, affaibli par une santé déclinante. Impliqué dans l’affaire des assistants d’eurodéputés du Rassemblement national, il n’avait pas assisté aux débats en raison de son état de santé. Une expertise médicale avait conclu à une « profonde détérioration » de ses capacités physiques et psychiques, rendant sa participation impossible.
Un homme de scandales et de controverses
Jean-Marie Le Pen restera dans l’histoire pour ses nombreuses prises de position outrancières et polémiques. Obsédé par les questions d’immigration et les thématiques identitaires, il a souvent suscité l’indignation. En 1987, il avait qualifié les chambres à gaz de « détail » de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, une déclaration pour laquelle il avait été définitivement condamné en 2018.
Son passé militaire en Algérie et en Indochine avait également forgé ses convictions nationalistes, devenues le socle de son engagement politique.
Réactions contrastées à sa disparition
La mort de Jean-Marie Le Pen a suscité un flot de réactions dans le paysage politique. « Il a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté, » a salué Jordan Bardella, actuel président du Rassemblement national. Sur les réseaux sociaux, le décès de l’ancien leader a généré des débats passionnés, le hashtag #IL_EST_MORT devenant rapidement viral.
De son côté, le ministre Bruno Retailleau a déclaré : « Quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir de Jean-Marie Le Pen, il aura incontestablement marqué son époque. »
Un héritage politique partagé entre admiration et rejet
Jean-Marie Le Pen laisse derrière lui un héritage politique controversé. Père de trois filles, Marine, Marie-Caroline et Yann, dont deux ont suivi ses traces en politique, il s’était remarié en 1991 avec Jany Le Pen.
Malgré les scandales qui ont jalonné sa carrière, il demeure une figure incontournable de la politique française, ayant durablement influencé le débat national autour des questions d’immigration, d’identité et de souveraineté.