Chaque année, la mort semble avoir une date de prédilection en France. Une étude de l’Insee révèle que depuis deux décennies, le 3 janvier est statistiquement le jour où l’on enregistre le plus de décès. Pourquoi cette date revient-elle systématiquement ? Voici ce que disent les chiffres et les hypothèses derrière ce phénomène.
Un jour fatidique : le 3 janvier en tête des décès
Selon l’Insee, le 3 janvier connaît une surmortalité de 19,2 % par rapport à la moyenne quotidienne annuelle. En chiffres, cela représente environ 1 900 décès, contre 1 600 pour un jour moyen. Cette tendance, observée depuis 20 ans, fait de cette date la plus morbide de l’année.
L’hiver, saison des décès
La surmortalité hivernale n’est pas un phénomène nouveau. L’hiver, et particulièrement le mois de janvier, concentre 14 % de décès en plus que les autres mois de l’année. Ce constat est encore plus frappant chez les personnes âgées :
- Les 60 ans et plus enregistrent une surmortalité hivernale de 21 %.
- Les jeunes (17 ans et moins) meurent davantage en été, notamment en juillet.
- Les 18-29 ans présentent un pic de mortalité en juin.
En revanche, les mois d’été affichent une mortalité plus basse. Le 15 août est le jour où l’on meurt le moins.
Pourquoi le 3 janvier ? Les hypothèses de l’Insee
Plusieurs explications sont avancées pour expliquer cette sinistre statistique :
- Les fêtes de fin d’année : L’Insee suggère que le désir de passer les fêtes avec ses proches ou d’atteindre une nouvelle année pourrait retarder la mort chez certaines personnes en fin de vie.
- Reprise des opérations médicales : Le 3 janvier marque souvent la reprise des interventions chirurgicales programmées, ce qui entraîne mécaniquement une augmentation des décès en milieu hospitalier.
- Moins de décès le dimanche : La mortalité moyenne est plus faible le dimanche, en raison d’une baisse des prises en charge hospitalières et des opérations, un effet qui pourrait s’inverser dès le début de la semaine suivante.
Le jour de son anniversaire, un autre pic de risque
Outre le 3 janvier, un autre jour de l’année présente un risque accru de décès : celui de son propre anniversaire. Entre 1994 et 2023, la moyenne des décès ce jour-là était supérieure de 6 % à la normale, et ce chiffre grimpe à 24 % pour les hommes âgés de 18 à 39 ans.
Pourquoi ce phénomène ?
- Consommation excessive : Une étude suisse attribue cette tendance aux excès d’alcool, de nourriture ou à une fatigue excessive.
- Suicides : Une étude japonaise pointe une hausse des suicides le jour d’anniversaire, en lien avec des pressions sociales ou personnelles.
Le 3 janvier, une date à surveiller
Si les chiffres ne permettent pas de prédire précisément l’avenir, le 3 janvier reste une date à part dans le calendrier. Elle illustre non seulement des tendances liées à la santé et aux comportements humains, mais aussi des phénomènes sociaux et médicaux à surveiller.