En 2025, la France pourrait devenir le plus grand emprunteur de la zone euro, avec un montant record de 340 milliards d’euros à lever, selon une analyse de Natixis. Ce chiffre marque un tournant et soulève des questions sur la gestion de la dette publique dans un contexte économique tendu.
Une dette record pour la France en 2025
Un programme d’emprunts sans précédent
- 340 milliards d’euros à lever : Cette somme inclut un programme d’émissions nettes de 300 milliards d’euros, annoncé par l’Agence France Trésor, et 40 milliards destinés à des rachats d’actions.
- Plus d’un quart des emprunts de la zone euro : La France s’imposera comme le principal emprunteur, devançant des pays comme l’Italie ou l’Allemagne.
Cette prévision, inédite dans l’histoire économique récente, est encore sujette à validation par le nouveau gouvernement. Toutefois, elle confirme une trajectoire opposée à celle d’autres pays européens.
Quand les voisins réduisent, la France emprunte davantage
Alors que la France augmente ses besoins d’emprunt, plusieurs pays de la zone euro poursuivent une stratégie de réduction de leur déficit :
- L’Espagne, le Portugal, la Grèce et l’Irlande : Ces pays se concentrent sur une diminution progressive de leur endettement public.
- L’Italie : Rome prévoit une baisse de ses emprunts, passant à 325 milliards d’euros, soit une réduction de 23 milliards par rapport à l’année précédente.
Cette divergence souligne un contraste marqué dans la gestion budgétaire entre la France et ses voisins.
La dette française, toujours attractive malgré les inquiétudes
Malgré une dégradation de sa note par Moody’s en décembre 2024, la dette française conserve une certaine attractivité :
- Une décote compétitive : La France continue de séduire les investisseurs grâce à des conditions d’emprunt compétitives.
- Une résilience économique relative : En dépit des alertes sur le déficit, l’économie française offre encore des perspectives rassurantes pour les créanciers.
L’Allemagne, un cas à surveiller
Un contexte politique incertain
- L’Allemagne, traditionnellement rigoureuse sur ses finances publiques, pourrait changer d’approche en 2025. La formation d’une nouvelle coalition gouvernementale en février pourrait amener Berlin à assouplir ses règles budgétaires, augmentant ainsi son volume d’emprunts.
Les implications pour la France et l’Europe
Les défis pour la France :
- Risque de surendettement : Avec un déficit élevé, la France s’expose à une pression accrue des agences de notation et des marchés financiers.
- Nécessité de réformes structurelles : L’augmentation des emprunts pourrait renforcer l’urgence de réformes économiques pour stabiliser les finances publiques.
L’impact sur la zone euro :
- Une dépendance accrue au marché des capitaux pourrait renforcer les tensions économiques au sein de l’Union européenne.
- Le rôle de la Banque centrale européenne (BCE) sera clé pour maintenir des conditions d’emprunt favorables et éviter une fragmentation financière.