À partir de janvier 2025, une réforme importante modifie les conditions du Revenu de solidarité active (RSA). Tous les bénéficiaires seront automatiquement inscrits à France Travail, marquant une évolution significative dans l’accompagnement des allocataires et leur intégration dans le marché du travail.
1,2 million de nouveaux inscrits à France Travail
Inscription automatique pour tous les bénéficiaires
Jusqu’à présent, seulement 40 % des bénéficiaires du RSA étaient inscrits à France Travail. Avec cette réforme, cette proportion passera à 100 %, soit 1,2 million de personnes supplémentaires, dont 200 000 jeunes en parcours d’insertion via les missions locales.
Une nouvelle catégorisation
Les nouveaux demandeurs d’emploi seront d’abord classés dans une catégorie G, créée spécifiquement pour cette réforme. Après un entretien d’orientation, ils seront réorientés dans l’une des catégories classiques (A à F), la catégorie F étant dédiée aux personnes en parcours d’insertion sociale.
Un « contrat d’engagement » pour chaque bénéficiaire
Objectifs et activités
Les bénéficiaires devront signer un contrat d’engagement définissant leurs objectifs d’insertion sociale et professionnelle. Ce contrat inclura :
- 15 à 20 heures d’activités hebdomadaires, telles que des formations, stages, immersions en entreprise ou entretiens.
- Un suivi personnalisé, co-construit entre l’allocataire et son référent.
Pas une condition pour le RSA, mais un élément clé
Ces 15 heures ne sont pas une condition directe pour percevoir le RSA, mais elles jouent un rôle central dans l’accompagnement. Les départements, responsables du versement du RSA, peuvent toutefois sanctionner les allocataires en cas de non-respect des engagements.
Des résultats contrastés et des débats en cours
Un impact positif, mais des critiques
Selon une expérimentation menée en 2024 dans 49 départements :
- 54 % des bénéficiaires accompagnés par France Travail ont occupé un emploi au moins temporairement, dont la moitié un emploi durable.
- La confiance en soi et la capacité à agir des allocataires se sont renforcées, selon le rapport d’évaluation du ministère du Travail.
Cependant, les 15-20 heures d’activités restent sujettes à débat :
- Difficulté à les justifier pour les professionnels et allocataires.
- Risque d’éroder la relation de confiance entre les bénéficiaires et les institutions.
- Réalisation inégale selon la proximité des allocataires avec le marché de l’emploi.
Des coûts élevés
Le coût moyen de l’accompagnement renforcé varie entre 600 et 1 200 euros par personne, atteignant jusqu’à 4 000 euros pour des publics avec des besoins spécifiques.
Le RSA en chiffres
Nombre de bénéficiaires
En septembre 2024, 1,84 million de personnes bénéficiaient du RSA, selon le ministère des Solidarités.
Montants perçus
Le montant mensuel du RSA varie en fonction de la composition du foyer :
- 635,70 € pour une personne seule.
- 953,56 € pour un couple sans enfants.
- 1 334,98 € pour un couple avec deux enfants.
Ces montants sont réduits si l’allocataire perçoit l’APL (aide personnalisée au logement).
Un tournant pour le RSA et l’accompagnement social
Avec cette réforme, le gouvernement ambitionne de renforcer l’accompagnement des allocataires tout en les rapprochant du marché de l’emploi. Si les résultats préliminaires montrent des bénéfices en termes de confiance et d’emploi, les coûts élevés et les critiques sur les contraintes imposées devront être pris en compte pour ajuster le dispositif. France Travail s’impose comme un acteur central de cette nouvelle dynamique, avec un impact majeur attendu dès 2025.