Un vent de changement souffle sur la politique française. Selon un sondage Odoxa-Mascaret, 56 % des Français souhaitent mettre fin à la Vᵉ République pour passer à une VIᵉ République. Cette demande, reflet d’un ras-le-bol démocratique, s’accompagne d’une volonté de réforme profonde des institutions.
Une démocratie en crise : ce que demandent les Français
Vers une VIᵉ République
Pour une majorité des sondés, la Vᵉ République ne répond plus aux attentes démocratiques. Parmi les réformes plébiscitées :
Un mandat présidentiel unique : 52 % des Français souhaitent qu’un président ne puisse plus se représenter.
Une élection des députés à la proportionnelle : 74 % des participants sont favorables à un abandon du scrutin majoritaire.
Ces propositions traduisent une volonté de moderniser les institutions pour rééquilibrer le pouvoir et renforcer la représentation des citoyens.
Emmanuel Macron face au rejet : un président désavoué
Malgré une légère remontée de sa popularité après des initiatives symboliques comme la réouverture de Notre-Dame de Paris, Emmanuel Macron reste largement impopulaire :
74 % des Français estiment qu’il n’est pas un bon président.
Son image est marquée par un fort rejet (52 %), contre seulement 24 % d’adhésion.
Le président est perçu comme la deuxième personnalité politique la plus « détestée », derrière Jean-Luc Mélenchon. Cette impopularité reflète un double rejet : celui de sa politique et de sa personne.
François Bayrou, un Premier ministre en difficulté
Nommé récemment Premier ministre, François Bayrou fait face à une tâche colossale : réconcilier les Français avec leurs institutions. Cependant, son arrivée à Matignon suscite un accueil mitigé :
34 % des sondés expriment un rejet de sa nomination.
Même au sein de son propre camp, seuls 48 % des sympathisants « Renaissance-MoDem-UDI-LR » se disent en accord avec lui, bien derrière son prédécesseur Michel Barnier (67 %).
Première polémique dès son entrée en fonction
Bayrou a déjà fait l’objet de critiques après avoir présidé un conseil municipal à Pau alors que le pays fait face à des crises majeures, notamment à Mayotte. Ce faux pas pourrait fragiliser davantage son image, à un moment où la confiance envers le gouvernement est déjà au plus bas.
Les Français plébiscitent la proportionnelle
Malgré les critiques, François Bayrou pourrait trouver une opportunité dans son soutien historique au scrutin proportionnel. Selon le sondage, 74 % des Français souhaitent que les députés soient élus à la proportionnelle, afin de mieux représenter la diversité des opinions politiques. Cette réforme est perçue comme une étape essentielle pour redonner du souffle à la démocratie.
Une impasse politique sans précédent
La France traverse l’une des crises politiques les plus graves de ces dernières décennies. Avec un président désavoué, un Premier ministre en quête de légitimité et des institutions contestées, le besoin de réforme semble urgent.
L’avenir dira si les appels à une VIᵉ République seront entendus ou si le système actuel parviendra à se réinventer. Mais une chose est sûre : la fracture entre les citoyens et leurs institutions n’a jamais été aussi profonde.
Et si l’on faisait un peu moins de politique politicienne ?
Et si les carriéristes en politique s’occupaient plus des citoyens qu’ils sont censés représenter que de leurs comptes en banque.
Et si le Sénat, dite Chambre haute, concrétisait mieux ce qualificatif en devenant une véritable chambre de réflexion.
Et si, pour ce faire, lorsqu’à l’Assemblée nationale, il commence à y avoir du désordre à défaut de dégager des consensus quand il n’y a que des majorités relatives, avec des menaces abusives de motions de censure, il deviendrait possible de calmer le jeu par deux moyens non exclusifs :
1/ Après une première motion de censure adoptée, arrêter la procédure et transmettre le sujet au Sénat pour qu’il en débatte et donne son avis pour l’envoyer à l’Assemblée nationale qui pourra plus et mieux réfléchir et prendre sa décision in fine, car cela fait partie de l’essence même de la Constitution de la Vème République.
Il ne faut pas oublier que les rédacteurs de la Constitution de 1958, s’ils ont instaurer un pouvoir exécutif bicéphale fort, avec un Président de la République, chef de l’État et un Premier ministre qui gouverne. Mais les citoyens n’ont pas pour autant été oubliés puisque ce sont toujours les les députés qui ont le dernier mot.
Ce schéma devrait sans doute nécessiter une réforme de la Constitution. Pourquoi ne pas proposer un référendum constitutionnel puisque le Chef de l’État parait ouvert à ce type de consultation.
Pour mettre quoi à la place?