Dans un contexte politique tendu, Marine Le Pen, députée du Pas-de-Calais et figure de proue du Rassemblement National (ex-FN), annonce se préparer à une élection présidentielle anticipée. Une déclaration qui pourrait redéfinir l’agenda politique français, alors que l’hypothèse d’une démission d’Emmanuel Macron alimente les débats.
Une stratégie précipitée par la justice ?
Marine Le Pen pourrait être empêchée de se présenter en 2027 si la justice venait à prononcer son inéligibilité en mars prochain, dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires des eurodéputés du Front National. Cette épée de Damoclès judiciaire pousse la députée à accélérer le calendrier électoral, comme elle l’a confié dans une interview au Parisien :
« Je me prépare à une présidentielle anticipée par précaution. »
Elle justifie cette stratégie par la fragilité institutionnelle d’Emmanuel Macron, qu’elle décrit comme un président affaibli.
Un discours qui rejoint celui de Mélenchon
Sans le vouloir, Marine Le Pen semble rejoindre la rhétorique de Jean-Luc Mélenchon, qui appelle régulièrement à une destitution ou au départ d’Emmanuel Macron. Contrairement au chef de l’État, qui a écarté toute idée de démission dans son allocution de décembre, Marine Le Pen estime qu’« il y a beaucoup de raisons qui pourraient pousser Emmanuel Macron à mettre fin à son mandat ». Parmi ces raisons :
- Les tensions au sein du bloc central de la majorité présidentielle.
- Les frictions dans le couple exécutif, notamment avec François Bayrou, récemment nommé Premier ministre.
- La pression croissante des marchés financiers.
Un président affaibli, selon Marine Le Pen
Marine Le Pen n’hésite pas à souligner ce qu’elle considère comme les signes d’un président en perte d’influence. Pour elle, la nomination de François Bayrou à Matignon symbolise cette fragilité :
« Emmanuel Macron a perdu son pouvoir de nomination. François Bayrou s’est nommé lui-même Premier ministre. »
Elle critique également la gestion internationale du chef de l’État, qu’elle juge isolé :
« Emmanuel Macron, c’est fini ou presque. Il s’est fâché avec tout le monde à l’international. »
Une manœuvre politique risquée
Si Marine Le Pen espère tirer profit d’une éventuelle démission d’Emmanuel Macron pour avancer ses pions, cette stratégie reste risquée. En se positionnant comme une alternative crédible, elle tente de capitaliser sur les faiblesses de l’exécutif tout en anticipant les conséquences potentielles de ses déboires judiciaires.
Le RN en ordre de bataille ?
Cette annonce de Marine Le Pen reflète une volonté de maintenir le Rassemblement National dans la course aux échéances électorales, malgré les incertitudes. L’objectif est clair : se positionner comme la principale force d’opposition face à un président qu’elle considère à bout de souffle.
L’avenir dira si cette stratégie portera ses fruits ou si elle précipitera un nouveau bouleversement dans le paysage politique français.