Après neuf jours d’incertitude et de négociations intenses, Emmanuel Macron a finalement nommé François Bayrou, président du MoDem et maire de Pau, au poste de Premier ministre. Un choix stratégique pour apaiser les tensions politiques et rétablir une certaine stabilité dans un contexte de crise.
François Bayrou à Matignon : un nouveau chapitre politique
Vendredi, l’Élysée a officialisé la nomination de François Bayrou en tant que Premier ministre. Cette décision fait suite au rejet du budget de la Sécurité sociale et à la censure du gouvernement de Michel Barnier par l’Assemblée nationale.
La mission de François Bayrou
- Former un gouvernement solide malgré une Assemblée nationale sans majorité.
- Dialoguer avec les partis hors Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) pour garantir la stabilité politique.
- Faire adopter le budget 2025, dont la France est actuellement privée.
Selon l’entourage d’Emmanuel Macron, François Bayrou devra « trouver les conditions de la stabilité et de l’action ».
Un parcours semé d’embûches pour Bayrou avant Matignon
La nomination de François Bayrou n’a pas été sans tensions :
- Convoqué à l’aube par Emmanuel Macron, il a passé 1 h 45 en entretien avec le président.
- Selon des élus du MoDem, les discussions ont été « très tendues », au point que des rumeurs d’un refus circulaient dans la matinée.
La déclaration de François Bayrou
En quittant le Haut-Commissariat au Plan, il a confié :
- « La réconciliation est nécessaire. »
- Citant François Mitterrand : « Enfin, les ennuis commencent. »
Censure ou soutien : les partis partagés
La nomination de François Bayrou a suscité des réactions contrastées au sein de l’hémicycle.
Rassemblement national (RN)
- Jordan Bardella a assuré qu’il n’y aurait « pas de censure a priori ».
- Le RN se dit prêt à éviter la censure face à une personnalité issue de la droite ou du centre.
La France insoumise (LFI)
- Mathilde Panot a annoncé que LFI voterait la censure :
- « Deux choix s’offrent aux députés : le soutien à Macron ou la censure. Nous avons fait le nôtre. »
- Manuel Bompard a dénoncé un « bras d’honneur à la démocratie ».
Les écologistes et les socialistes
- Les écologistes menacent de censurer François Bayrou s’il poursuit la politique actuelle.
- Le Parti socialiste (PS) demande au nouveau Premier ministre de renoncer au 49.3 en échange d’une non-censure.
Bayrou : un allié de longue date d’Emmanuel Macron
À 73 ans, François Bayrou est une figure centrale du paysage politique français :
- Soutien historique : En 2017, il a soutenu Emmanuel Macron à la présidentielle et a été brièvement nommé garde des Sceaux avant de se retirer suite à l’affaire des assistants parlementaires du MoDem.
- Expérience diversifiée :
- Ministre de l’Éducation nationale (1993-1997).
- Député (2002-2012) et député européen (1999-2002).
- Haut-Commissaire au Plan depuis 2020.
- Trois candidatures à la présidentielle : 2002, 2007, et 2012.
Un Premier ministre contesté
Si François Bayrou est perçu comme un homme de dialogue capable de parler à la droite et à la gauche, il reste une figure clivante :
- À gauche : LFI et une partie du PS s’opposent fermement à sa nomination.
- À droite : Certains ne lui pardonnent pas d’avoir contribué à la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012.