Depuis 2019, le dispositif de démission-reconversion offre aux salariés la possibilité de percevoir des allocations chômage après une démission, à condition de respecter certaines exigences. Une opportunité méconnue qui reste largement sous-utilisée.
Une démission, mais pas sans conditions
Qu’est-ce que la démission-reconversion ?
Créé pour accompagner les transitions professionnelles, ce dispositif permet aux salariés de quitter leur poste tout en percevant l’Allocation de Retour à l’Emploi (ARE), à condition de poursuivre un projet de reconversion ou de création d’entreprise.
Qui peut en bénéficier ?
Pour prétendre à cette aide, les salariés doivent répondre à des critères stricts :
- Cinq ans d’activité sans interruption : 1.300 jours travaillés au cours des 60 derniers mois.
- Un projet professionnel structuré, validé par un conseiller en évolution professionnelle (CEP).
- L’aval d’une association Transitions Pro, garantissant que le projet est sérieux et réaliste.
Les étapes pour en profiter
Une fois le projet validé, le salarié doit :
- Démissionner dans un délai de six mois.
- S’inscrire à France Travail.
- Faire une demande spécifique pour percevoir les allocations chômage.
Un impact encore limité en France
Un dispositif peu utilisé
Malgré ses avantages, la démission-reconversion reste marginale :
- Moins de 1 % des démissions en 2023 concernaient ce dispositif.
- 25.470 personnes en ont bénéficié, pour un coût de 475 millions d’euros (soit 1 à 2 % des dépenses totales d’indemnisation chômage).
Un profil spécifique
L’étude de l’Unédic révèle que ce mécanisme séduit surtout :
- Les cadres diplômés et expérimentés, ayant des salaires élevés.
- Leur allocation moyenne est de 1.850 euros brut par mois, bien au-dessus des 1.210 euros perçus en moyenne par les autres allocataires.
Deux voies principales : entreprendre ou se former
L’entrepreneuriat en tête
Plus de deux tiers des bénéficiaires se tournent vers une activité indépendante ou créent leur entreprise :
- 48 % optent pour une activité non salariée.
- 35 % bénéficient d’un accompagnement entrepreneurial via France Travail.
- 15 % profitent de l’Aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE).
La formation, une autre opportunité
Pour 37 % des bénéficiaires, le dispositif sert à financer une reconversion par le biais de formations qualifiantes ou de l’apprentissage de nouveaux métiers.
Des parcours hybrides
Certains combinent ces options, par exemple en suivant une formation avant de lancer leur activité.
Un potentiel encore sous-exploité
Pourquoi ce dispositif est-il méconnu ?
Malgré ses atouts, plusieurs obstacles freinent son adoption :
- Les conditions d’éligibilité sont exigeantes.
- La procédure de validation du projet, jugée complexe par certains salariés.
- Un manque de communication sur l’existence même de ce mécanisme.
Comment maximiser vos chances ?
Pour réussir votre transition, il est conseillé de :
- Consulter un conseiller en évolution professionnelle (CEP) dès le début de votre réflexion.
- Structurer un projet solide et réaliste.
- Vous renseigner sur les étapes administratives auprès de France Travail ou d’associations spécialisées.