L’ancien président de la République François Hollande, aujourd’hui député de Corrèze, a récemment défendu son choix de voter la motion de censure contre le gouvernement Barnier. Dans une interview au Parisien, il explique pourquoi cette décision était, selon lui, nécessaire pour clarifier la situation politique en France.
Un vote assumé face aux critiques
« Je ne regrette pas » : une réponse directe
Depuis son vote de censure, François Hollande est la cible de critiques, notamment de la part des soutiens d’Emmanuel Macron, qui dénoncent un « silence honteux ». Mais l’ex-président reste ferme :
« Est-ce que je regrette d’avoir censuré ? Non », a-t-il déclaré, assumant pleinement sa décision.
Les raisons du vote
Hollande explique que cette motion de censure visait deux points majeurs :
- La nomination controversée de Michel Barnier : le Premier ministre a été désigné grâce à une alliance entre la droite et les macronistes, une situation jugée problématique par l’ancien président.
- Un budget de la Sécurité sociale inacceptable : « Le PLFSS n’était pas acceptable. Aucun amendement significatif proposé par les socialistes n’a été retenu », a-t-il ajouté.
Il a également pointé du doigt la dépendance du gouvernement Barnier au Rassemblement national (RN), une situation qu’il considère comme « inquiétante ».
Un moment d’instabilité… nécessaire ?
« Accélérer un processus politique »
François Hollande reconnaît que la chute du gouvernement a pu inquiéter les Français, mais estime que cela a eu des effets positifs. Selon lui, cette censure a :
- Contraint Emmanuel Macron à prendre ses distances avec le RN.
- Incité les responsables politiques à adopter une posture plus réfléchie et « responsable ».
Une clarification politique
Hollande décrit cette motion de censure comme une décision « lourde », mais essentielle pour éclaircir les rapports de force au sein du paysage politique.
Marine Le Pen et Mélenchon : des positions fragilisées
Le revers de Marine Le Pen
Pour François Hollande, la cheffe du RN a été victime de sa propre stratégie.
« Elle prétendait tirer les dividendes de sa respectabilité et de son dialogue avec le gouvernement. En censurant, elle a tout perdu. »
Jean-Luc Mélenchon sous le feu des critiques
L’ancien président se réjouit également de voir les socialistes s’éloigner de Jean-Luc Mélenchon, qu’il décrit comme « un éternel candidat déterminé à empêcher ». Cette distance permettrait aux socialistes de retrouver une certaine liberté politique.