La France est entrée dans une nouvelle phase d’incertitude politique après la démission de Michel Barnier, Premier ministre, au lendemain de la chute de son gouvernement par une motion de censure. Tandis que les forces politiques manœuvrent pour l’avenir, Emmanuel Macron doit rapidement désigner un successeur à Matignon.
Barnier démissionne : la présidence acte le départ
Michel Barnier a remis jeudi sa démission au président de la République, une décision officialisée dans un communiqué de l’Élysée. Ce départ fait suite à un événement inédit : la chute du gouvernement mercredi, provoquée par une motion de censure. Un tel renversement n’avait pas eu lieu depuis 1962.
Pour l’heure, le nom du nouveau Premier ministre reste inconnu, mais Emmanuel Macron, de retour d’Arabie saoudite, veut accélérer le processus et procéder à une nomination avant samedi, date de la réouverture de Notre-Dame de Paris.
Les partis affûtent leurs stratégies pour l’après-Barnier
Face à cette crise politique, les différents camps affûtent leurs positions.
Sébastien Lecornu et l’ouverture à gauche
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, figure parmi les noms évoqués pour remplacer Michel Barnier. Sur RTL, il a appelé à « tout faire pour que les socialistes se détachent de La France insoumise ».
- Il prône un dialogue élargi avec des partis modérés.
- Il estime qu’il est nécessaire de discuter avec toutes les forces politiques pour stabiliser la situation.
Le Parti socialiste réclame un Premier ministre de gauche
Le Parti socialiste (PS), par la voix de son premier secrétaire Olivier Faure, souhaite la nomination d’un chef de gouvernement capable de compromis :
- « Nous voulons un Premier ministre de gauche qui renonce à l’article 49.3 et privilégie le dialogue, » indique un communiqué.
- Faure a également demandé à Emmanuel Macron de réunir les chefs de parti ayant soutenu le front républicain lors des récentes crises.
LFI réclame une présidentielle anticipée
Du côté de La France insoumise (LFI), la cheffe de file Mathilde Panot persiste dans sa demande de démission d’Emmanuel Macron :
- « La seule manière de sortir de l’impasse politique est d’organiser une présidentielle anticipée, » a-t-elle déclaré sur LCI.
- Contrairement à LFI, Olivier Faure s’oppose à une destitution : « Il y avait déjà la folie de la dissolution, on ne va pas ajouter celle de la destitution. »
Xavier Bertrand plaide pour une large coalition
Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et potentiel candidat à Matignon, appelle à un dialogue large entre forces républicaines :
- « Vous ne pouvez pas vous mettre dans la main des extrêmes. Il y a suffisamment de démocrates pour trouver une entente, » a-t-il déclaré.
- Il met dos à dos LFI et le Rassemblement national, appelant à éviter toute alliance avec ces partis.
Une crise qui fragilise la France
La chute du gouvernement Barnier intervient six mois après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, une décision prise dans un contexte tendu après les élections européennes du 9 juin.
Des défis économiques majeurs
La crise politique affecte également les marchés :
- Bien que l’impact immédiat soit limité, l’incertitude suscite des inquiétudes parmi les analystes.
- L’absence de budget pour l’année prochaine pourrait provoquer une « crise à petit feu », avertissent certains experts.