Dans une session nocturne marquée par une rare unanimité, l’Assemblée nationale a approuvé deux propositions de loi essentielles. Ces textes visent à garantir le remboursement intégral des fauteuils roulants et à alléger les contraintes pour les familles d’enfants handicapés. Ces avancées, très attendues, doivent maintenant passer par l’examen du Sénat.
Fauteuils roulants : une prise en charge totale pour tous les utilisateurs
Un combat pour l’accessibilité universelle
Le premier texte adopté prévoit que tous les fauteuils roulants soient pris en charge intégralement par l’Assurance Maladie, avec une éventuelle contribution des complémentaires santé et de la prestation de compensation du handicap (PCH). Cette initiative, portée par le député Sébastien Peytavie (Génération.s), lui-même paraplégique depuis l’âge de trois ans, vise à garantir l’égalité et la dignité des personnes en situation de handicap.
« Avoir un fauteuil adapté n’est pas un luxe mais une nécessité vitale », a-t-il déclaré.
Un désaccord sur le plafonnement des prix
Alors que le gouvernement prévoyait un décret avec un plafond de remboursement, la proposition de loi va plus loin, excluant toute limite tarifaire.
Sébastien Peytavie a illustré ce problème avec son expérience personnelle :
« Mon fauteuil coûte 8 500 euros, bien au-delà du plafond de 6 300 euros proposé par le gouvernement. Avec un tel système, je devrais payer de ma poche. »
Une mise en œuvre encore incertaine
Bien que le texte ait été approuvé par l’Assemblée, le chemin vers son application reste flou. Le Sénat devra l’examiner, ou le gouvernement pourrait accélérer les choses via un décret, à condition d’abandonner le plafonnement des prix.
Des aides concrètes pour les familles d’enfants handicapés
Un quotidien trop souvent marqué par la précarité
Le second texte vise à répondre aux nombreuses difficultés auxquelles font face les familles d’enfants atteints d’un handicap ou d’une maladie grave. Il prévoit :
- La suspension temporaire des remboursements de crédits, décidée par un juge.
- Une gratuité du stationnement dans les hôpitaux, une charge qui peut dépasser 50 euros par jour.
- Une prise en charge totale des séances de psychologues et de psychomotriciens, actuellement limitée aux consultations hospitalières.
- Une simplification de l’allocation journalière de présence parentale (AJPP), accessible désormais aux deux parents séparés.
Réduire la charge administrative et financière
Le rapporteur du texte, Vincent Thiébaut (Horizons), a souligné l’urgence de ces mesures :
« Les familles concernées cumulent souvent des charges émotionnelles, financières et administratives écrasantes. Ces dispositifs sont une réponse directe à leurs besoins. »
Une avancée pour des milliers de familles
Ces deux lois illustrent une volonté politique de répondre aux attentes des personnes handicapées et de leurs proches. Bien que leur adoption définitive dépende encore du Sénat, elles représentent un pas important vers une meilleure prise en charge et une reconnaissance des besoins spécifiques de chacun.