L’avenir du Premier ministre Michel Barnier est incertain après son recours à l’article 49.3 de la Constitution pour adopter le budget de la Sécurité sociale. Deux motions de censure, déposées par la France insoumise et le Rassemblement national, pourraient mettre fin à son mandat cette semaine.
Un recours au 49.3 qui enflamme l’Assemblée
Le lundi 2 décembre, Michel Barnier a activé l’article 49.3 pour imposer le budget de la Sécurité sociale, évitant ainsi un vote parlementaire. Une décision controversée qui a immédiatement suscité des réactions de l’opposition.
La France insoumise (LFI), au nom du Nouveau Front populaire, et le Rassemblement national (RN) ont chacun déposé une motion de censure pour renverser le gouvernement.
La France insoumise et le Nouveau Front populaire en première ligne
Sous la bannière du Nouveau Front populaire, la cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, a signé une motion de censure.
- La coalition de gauche, regroupant LFI, le Parti socialiste, les écologistes et le Parti communiste, compte 193 élus à l’Assemblée nationale.
- Sur X, le Parti socialiste a confirmé son soutien, critiquant « le refus de M. Barnier de dialoguer avec les socialistes et la gauche ».
Les voix des partis de gauche semblent donc acquises à cette motion, qui symbolise leur opposition unie face à un gouvernement jugé autoritaire.
Le Rassemblement national entre dans la bataille
Le RN, mené par Marine Le Pen, a également annoncé une motion de censure, marquant son rejet du budget jugé « profondément injuste ».
- La présidente du RN a déclaré que ses députés voteraient toutes les motions déposées, y compris celles de la gauche.
- Cette position stratégique pourrait faire basculer le vote contre Michel Barnier.
La coalition au pouvoir dénonce « le chaos » des extrêmes
Face à cette offensive conjointe, les soutiens du gouvernement dénoncent l’irresponsabilité des oppositions.
- Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France, a critiqué sur X « les extrêmes qui ajoutent du chaos politique à la crise économique et morale ».
- Laurent Wauquiez, figure des Républicains, a appelé à choisir entre « l’intérêt général ou le chaos ».
Dans les rangs d’Ensemble pour la République, Jean-René Cazeneuve a accusé les oppositions de ne « rien prévoir après la chute du gouvernement ».
Une issue incertaine pour Michel Barnier
Pour renverser le gouvernement, il faut au moins 289 voix en faveur de la motion de censure.
- Si les voix du RN et de la gauche se joignent, Michel Barnier deviendra le Premier ministre au mandat le plus court de la Ve République.
- Le débat et le vote devraient avoir lieu au plus tôt le mercredi 4 décembre.
Le gouvernement Barnier joue sa survie politique. Si la motion de censure est adoptée, la France entrera dans une zone d’instabilité, où chaque camp devra prouver sa capacité à gouverner.