Le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025 a été approuvé mardi au Sénat. Malgré une large majorité en faveur du texte, les dissensions internes au camp gouvernemental mettent en lumière un équilibre politique fragile et des débats houleux sur les efforts économiques demandés aux entreprises.
Un vote sous le signe de la division
Résultat : Le texte a été adopté à 202 voix contre 109, grâce au soutien de la droite et des centristes.
L’abstention des macronistes : Une vingtaine de sénateurs du groupe Renaissance se sont majoritairement abstenus, exprimant leur désaccord avec le gouvernement.
« Notre groupe ne peut se satisfaire des mesures d’économies sur le travail retenues par le gouvernement, » a déclaré Dominique Théophile, porte-parole des macronistes au Sénat.
La mesure polémique : les cotisations patronales
Proposition initiale : Réduction des allègements de cotisations patronales pour un montant de 4 milliards d’euros.
Amendement sénatorial : Effort réduit à 3 milliards d’euros, jugé toujours inacceptable par les macronistes.
Position des députés Renaissance : Suppression totale de cette mesure, une revendication qui alimente les tensions.
Une commission mixte cruciale
Prochain rendez-vous : Mercredi, une réunion entre députés et sénateurs tentera de trouver un compromis.
Pression politique : Les députés du groupe Ensemble pour la République (EPR) envisagent de bloquer tout accord si leurs demandes ne sont pas entendues.
Laurent Saint-Martin, ministre du Budget : « Un bon consensus pourrait réduire l’effort des entreprises à environ 1,5 milliard d’euros. »
Le spectre du 49.3
Face à l’impasse possible, le gouvernement pourrait recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour imposer le budget.
Enjeux : Activer le 49.3 après un accord en commission serait moins risqué politiquement qu’un passage en force.
Réaction du Rassemblement national : Prêt à voter une motion de censure si le gouvernement persiste sans compromis.
Mesures phares du texte
Retraites : Augmentation de la moitié de l’inflation au 1ᵉʳ janvier, le reste en juillet, uniquement pour les pensions sous le Smic.
Taxes : Hausse des taxes sur les sodas, le tabac et les jeux d’argent.
Solidarité salariale : Instauration d’une contribution de sept heures de travail non rémunéré par an pour financer la dépendance, une mesure controversée et critiquée par la gauche.
Réactions et perspectives
Opposition socialiste : Annie Le Houérou, sénatrice PS, dénonce un budget dicté par des « batailles politiques internes » au gouvernement.
Gouvernement : Selon le ministre du Budget, l’examen au Sénat a permis de réduire le déficit prévisionnel de la Sécurité sociale de 16 milliards à 15 milliards d’euros.
Alors que les finances sociales restent sous tension, le débat sur ce budget illustre les fractures politiques au sein de la majorité et les défis auxquels elle fait face pour maintenir un « socle commun ».
ils sont pitoyables.