La compagnie aérienne low-cost Ryanair monte au créneau contre la décision du gouvernement français d’augmenter drastiquement la taxe Chirac. Face à une hausse prévue de 260% de cette taxe, la compagnie menace de réduire son trafic de moitié dans les aéroports régionaux français dès janvier 2025. Une décision qui pourrait entraîner l’arrêt de ses activités dans dix des 22 aéroports qu’elle dessert actuellement.
Une taxe jugée insoutenable
La taxe Chirac, créée pour financer des programmes de santé mondiale, pourrait passer à un niveau trois fois plus élevé. Selon Jason McGuinness, directeur général de Ryanair, cette augmentation rendrait certaines lignes économiquement invivables :
« Nous fermerons ces routes et déplacerons nos avions dans des pays où les taxes sur l’aviation sont inexistantes ou abolies, comme l’Espagne, la Pologne ou encore la Suède. »
Les alternatives pour la compagnie incluraient notamment des renforcements de liaisons vers Trieste en Italie ou Cracovie en Pologne, au détriment des aéroports français.
Des aéroports locaux en péril
Parmi les aéroports potentiellement touchés, des infrastructures comme Carcassonne, Limoges, Perpignan, Nîmes ou Grenoble risquent de perdre leur principale, voire unique, compagnie aérienne. Ryanair représente souvent l’épine dorsale de ces aéroports régionaux :
À Carcassonne, la compagnie est le seul opérateur.
À Limoges, seul un autre transporteur, Chalair, dessert Lyon.
La disparition de Ryanair pourrait compromettre la viabilité économique de ces aéroports et réduire l’attractivité touristique et économique des villes concernées.
Le contre-exemple suédois
Jason McGuinness pointe du doigt le contraste avec des pays comme la Suède, qui a récemment supprimé ses taxes sur l’aviation :
Ryanair prévoit d’y ouvrir dix nouvelles lignes dès l’été 2025.
Deux nouveaux avions seront ajoutés sur ses bases de Stockholm et Göteborg.
Ce choix stratégique met en lumière la concurrence internationale et la sensibilité des compagnies aux politiques fiscales des États.
Un avenir incertain pour l’offre en France
Si Ryanair n’a pas encore précisé si ses bases hexagonales majeures, comme celle de Beauvais, seraient également impactées, une chose est certaine :
« L’augmentation de la taxe sera répercutée sur le prix des billets d’avion pour les vols maintenus. »
Le programme d’été, attendu en avril, pourrait subir des ajustements en fonction des décisions gouvernementales. Le sort des aéroports régionaux repose désormais entre les mains de l’exécutif français, qui tranchera lors de l’adoption du budget en décembre.
Un dilemme pour Matignon
Face à ces menaces, le gouvernement doit évaluer les conséquences d’une telle hausse :
Impact économique local dans les régions concernées.
Réduction des options pour les voyageurs, au profit de destinations étrangères.
Une possible perte d’attractivité pour la France sur la scène internationale.
Avec des enjeux aussi cruciaux, la balle est désormais dans le camp de l’État. Les décisions prises en décembre détermineront si Ryanair restera un acteur clé des aéroports régionaux français ou tournera la page.