Une réforme majeure de l’assurance chômage entrera en vigueur le 1er avril 2025. Fruit d’un accord entre syndicats et patronat, signé le 15 novembre 2024, cette réforme modifie en profondeur les règles d’indemnisation. L’objectif affiché : économiser 440 millions d’euros par an. Mais ces économies se feront au détriment de certains chômeurs, notamment les travailleurs frontaliers et les séniors.
Les travailleurs frontaliers, premiers visés
Les 77 000 travailleurs frontaliers au chômage coûtent chaque année près de 800 millions d’euros à l’Unédic, selon le syndicat CFE-CGC. Ces chômeurs bénéficient actuellement d’allocations calculées sur des salaires élevés, tout en cotisant à des régimes étrangers.
Un coefficient réducteur pour ajuster les indemnités
Dès avril 2025, un coefficient réducteur sera appliqué aux indemnités des frontaliers, tenant compte du niveau de vie en France. Cette mesure devrait permettre d’économiser 250 millions d’euros par an.
Nouvelle méthode de calcul
Autre changement majeur : les allocations seront calculées sur 30 jours calendaires par mois, au lieu des jours travaillés. Résultat : les travailleurs frontaliers perdront 5 à 6 jours d’indemnités par an.
Obligation de rechercher un emploi en France
Enfin, France Travail orientera ces demandeurs d’emploi vers des postes en France, même si les rémunérations proposées sont inférieures à celles qu’ils percevaient à l’étranger.
Les séniors devront attendre plus longtemps
Les bénéficiaires âgés de plus de 50 ans, autre cible de la réforme, verront les règles d’indemnisation évoluer en cohérence avec la réforme des retraites, qui a repoussé l’âge légal de départ à 64 ans.
Un décalage des bornes d’âge
Actuellement, les chômeurs âgés de 53 ans peuvent percevoir des allocations durant 22,5 mois.
À partir d’avril 2025, il faudra attendre 55 ans pour bénéficier de cette durée.
De même, les chômeurs âgés de 55 ans, qui touchent aujourd’hui des allocations pendant 27 mois, devront attendre 57 ans pour conserver ce droit.
Une réduction des durées pour les 53-54 ans
Les demandeurs d’emploi âgés de 53 et 54 ans en avril 2025 ne seront plus considérés comme des séniors. Leur durée d’indemnisation sera donc limitée à 18 mois.
L’âge pour maintenir ses droits jusqu’à la retraite reculé
Enfin, l’âge permettant de maintenir ses droits au chômage jusqu’à la retraite à taux plein passera de 62 ans à 64 ans dès avril 2025.
Des économies qui suscitent des inquiétudes
Ces nouvelles règles visent à réduire les dépenses de l’assurance chômage, mais elles font déjà l’objet de critiques. Les syndicats dénoncent une réforme qui pénalise fortement les séniors et les frontaliers, populations jugées vulnérables sur le marché du travail.