Un blocage inédit ordonné par la justice
Depuis ce vendredi, quatre sites pornographiques – Xhamster, Tukif, Mrsexe et Iciporno – sont bloqués en France. Les principaux fournisseurs d’accès à Internet (SFR, Bouygues, Orange et Free) ont confirmé avoir appliqué une décision de justice rendue mi-octobre par la cour d’appel de Paris.
L’enjeu : protéger les mineurs
Cette décision fait suite à une saisine de la justice par deux associations de protection de l’enfance, dénonçant le contrôle insuffisant ou inexistant de l’âge des utilisateurs.
Sites concernés : Les quatre plateformes bloquées sont hébergées en dehors de l’Union européenne.
Un argument clé : La cour d’appel a invoqué « l’intérêt supérieur de l’enfant » comme une priorité, justifiant des restrictions à « d’autres droits tels que la liberté d’expression ».
Un contrôle d’âge jugé défaillant
La justice exige des sites qu’ils mettent en place des dispositifs efficaces pour vérifier l’âge des utilisateurs.
Condition de réouverture : Le blocage restera en vigueur tant qu’un contrôle strict et non purement déclaratif n’aura pas été instauré.
Sites hébergés dans l’UE : Concernant les plateformes basées dans l’Union européenne, la justice française attend l’avis de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avant toute décision.
Une problématique d’ampleur
Les chiffres révèlent une exposition massive des mineurs à la pornographie en ligne :
Statistiques alarmantes : Selon l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), 2,3 millions de mineurs visitent chaque mois des sites pornographiques en France.
Un public précoce : Dès l’âge de 12 ans, plus de la moitié des garçons utilisant Internet consultent ces sites régulièrement.
Une régulation européenne attendue
Cette décision de justice française s’inscrit dans un débat plus large à l’échelle de l’Union européenne, où les questions liées à la régulation de la pornographie en ligne et à la protection des mineurs restent un défi majeur.
Le blocage de ces sites marque un tournant dans la lutte contre l’accès des mineurs aux contenus inappropriés, tout en soulevant des interrogations sur les limites de la liberté numérique.