Le gouvernement a annoncé un changement majeur dans ses politiques d’aides pour les automobilistes. Dans le cadre du projet de budget 2025, la prime à la conversion disparaît, laissant place à des dispositifs recentrés sur le bonus écologique et le leasing social pour les ménages modestes.
Une aide remplacée par le bonus écologique
La prime à la conversion, qui permettait aux automobilistes d’échanger un véhicule ancien contre une voiture moins polluante, ne figurera plus dans les dispositifs de soutien dès 2025. Le ministère de l’Économie a confirmé cette décision le 14 novembre 2024, en précisant que l’objectif est de concentrer les efforts sur le bonus écologique.
Selon Bercy, ce dernier reste le « principal outil pour accompagner la décarbonation des modes de vie ». Maintenu à un montant de 4 000 à 7 000 euros en fonction des revenus, ce bonus se distingue par sa stabilité, un choix que certains voisins européens comme l’Allemagne n’ont pas fait.
Leasing social pour les ménages modestes
Pour les foyers aux revenus les plus faibles, le gouvernement conserve également le dispositif de leasing social, qui permet de louer des véhicules électriques à tarifs réduits. Le ministère de l’Économie affirme travailler sur des certificats d’économie d’énergie pour renforcer le soutien à ces ménages dans leur transition vers des voitures propres.
Bilan de la prime à la conversion
Introduite en 2018, la prime à la conversion visait les véhicules immatriculés avant 2011 pour les diesels, ou avant 2006 pour les moteurs essence. Entre 2018 et 2022, plus d’un million de primes ont été accordées, notamment dans les zones rurales.
Quelques chiffres clés :
75% des véhicules mis à la casse étaient des diesels, avec une moyenne d’âge de 19 ans.
70% des voitures achetées grâce à la prime étaient neuves, et 66% étaient à « zéro émission » (électriques ou à hydrogène).
En 2024, le montant de la prime avait été réduit à une fourchette de 1 500 à 5 000 euros, limitée aux 50% des ménages les moins aisés.
Une transition vers des aides ciblées
Avec la suppression de la prime à la conversion, le gouvernement réoriente ses priorités vers des dispositifs plus concentrés sur la réduction des émissions de CO2 et l’accès aux véhicules propres pour les ménages les plus modestes.
Ce recentrage des aides marque une étape dans l’effort de transition écologique tout en suscitant des interrogations sur les conséquences pour les foyers moyens et les territoires ruraux, qui pourraient être davantage impactés par cette suppression.