Une condamnation qui menace sa carrière politique
Marine Le Pen, figure de proue du Rassemblement national (RN), fait face à un procès qui pourrait mettre fin à sa carrière politique. Lors d’une interview sur TF1 ce vendredi 15 novembre, la députée du Pas-de-Calais a réagi avec véhémence aux réquisitions du parquet, qualifiant le procès des assistants parlementaires de son parti de véritable « mort politique réclamée ».
Le parquet a demandé une peine d’inéligibilité assortie d’une exécution immédiate contre la dirigeante du RN dans le cadre du procès portant sur l’utilisation présumée abusive des fonds européens pour rémunérer des assistants parlementaires entre 2004 et 2016.
« Ma survie politique va dépendre de la mise en œuvre de cette condamnation à la mort politique, avec exécution provisoire ou non », a-t-elle déclaré.
Un procès « politique » orchestré depuis le début, selon Le Pen
Marine Le Pen a dénoncé ce qu’elle considère comme une offensive politique orchestrée dès l’origine :
Accusations ciblées : Elle impute cette affaire à Martin Schulz, ancien président socialiste du Parlement européen, et Christiane Taubira, alors ministre de la Justice.
Réquisitions « outrancières » : La cheffe du RN a exprimé son indignation face à un réquisitoire qu’elle juge démesuré, affirmant que cette condamnation va bien au-delà de précédentes affaires similaires.
« Je me suis rendu compte que ce n’était pas la justiciable qui était jugée, mais la cible politique », a-t-elle ajouté.
Une indignation qui dépasse les frontières partisanes
Le réquisitoire du parquet a suscité des réactions allant au-delà du cercle du RN :
Soutiens diversifiés : Des figures politiques de bords opposés, comme Gérald Darmanin, Christian Estrosi, Karl Olive et même l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, ont exprimé leur réserve face à une telle sanction.
Un sentiment partagé : Marine Le Pen évoque une révolte ressentie par « des millions de Français », soulignant un soutien transpartisan face à ce qu’elle qualifie d’injustice.
Une affaire complexe aux enjeux politiques lourds
Le procès, qui concerne 24 prévenus, accuse les eurodéputés FN d’avoir détourné des fonds européens pour rémunérer des assistants dont les activités servaient exclusivement les intérêts du parti.
Objectif des procureurs : Établir que ces employés n’auraient pas travaillé au bénéfice direct du Parlement européen, mais plutôt pour structurer et renforcer le FN (aujourd’hui RN).
Prochaines étapes : Les plaidoiries de la défense commenceront lundi, tandis que le tribunal correctionnel de Paris rendra son verdict début 2025.
Un enjeu majeur pour l’avenir du RN
Si Marine Le Pen venait à être déclarée inéligible, l’avenir du Rassemblement national pourrait être sérieusement compromis. Ce procès s’inscrit dans un contexte où la cheffe du RN est perçue comme une candidate majeure pour les prochaines échéances présidentielles.
Le verdict de cette affaire ne déterminera pas seulement le sort de Marine Le Pen, mais pourrait redéfinir le paysage politique français pour les années à venir.