Le parquet réclame une peine de prison et l’inéligibilité immédiate pour la leader du RN, accusée de détournement de fonds européens.
Des Réquisitions Lourdes pour des Faits Inédits
Ce mercredi 13 novembre, le parquet a requis cinq ans de prison dont trois avec sursis, assortis de 300 000 € d’amende et de cinq ans d’inéligibilité pour Marine Le Pen, avec exécution provisoire, dans l’affaire des assistants d’eurodéputés du Front national (devenu Rassemblement national). Le parquet a justifié ces réquisitions comme une réponse « à des faits inédits » et une « atteinte grave et durable aux règles du jeu démocratique ». Cette sanction pourrait compromettre les ambitions présidentielles de Le Pen pour 2027.
« Derrière, il y a 11 millions de personnes qui ont voté pour le mouvement que je représente », a plaidé Marine Le Pen, dénonçant une peine qui priverait ses électeurs de leur candidate.
Des Peines Demandées pour 24 Prévenus et le RN
Le parquet a également requis :
Peines d’inéligibilité de trois à cinq ans pour huit anciens eurodéputés.
Prison avec sursis pour douze ex-assistants, avec amendes de 5 000 € à 70 000 €.
Une amende de deux millions d’euros pour le parti RN, pour « détournement de fonds publics ».
Un Système de Fraude Complexe
2004-2016 : un système de détournement orchestré
Le parquet décrit une organisation impliquant Marine Le Pen, son père et des cadres du FN, exploitant les fonds de l’UE pour payer des employés travaillant en réalité pour le parti, comme gardes du corps ou secrétaires. Les procureurs qualifient cette opération de « système organisé pour servir les intérêts du parti ».
« Aucun lien de subordination n’a été établi entre les collaborateurs et les élus », a ajouté le parquet, soulignant l’absence de preuves d’un réel travail parlementaire.
Les arguments de l’Accusation
Atteinte grave au jeu démocratique : Un procédé jugé « optimisé et systématique » qui aurait gravement affecté la transparence.
Enrichissement partisan : Selon le parquet, les détournements ont financé une équipe fidèle à la famille Le Pen, contribuant à la sécurité de cette « garde rapprochée ».
Déni de responsabilité : Marine Le Pen a affirmé que le Parlement européen était informé de la situation et n’avait rien signalé, ce que les procureurs contestent fermement.
Pressions Financières et Organisation Internalisée
Le parquet a souligné que le FN, en difficulté financière, aurait mis en place ce « système frauduleux » pour alléger ses charges. Avec l’arrivée de Le Pen à la tête du FN en 2011, une nouvelle organisation interne gère directement les fonds européens, répondant exclusivement à Marine Le Pen.
Wallerand de Saint-Just, trésorier du parti, a témoigné d’une demande de Le Pen pour que les eurodéputés consacrent leurs budgets d’assistants au parti.
« Ce que Marine nous demande équivaut à signer pour des emplois fictifs », aurait alerté un eurodéputé. Le parquet estime que ces témoignages sont corroborés par l’enquête.