La publication d’un décret imposant la mention des pathologies sur les ordonnances médicales suscite une vague d’indignation parmi les professionnels de santé.
Ordonnances : l’Obligation de Mentionner la Pathologie
Un décret publié le 30 octobre au Journal Officiel impose désormais aux médecins d’indiquer la pathologie sur les ordonnances. Selon le gouvernement, cette mesure vise à « renforcer la pertinence des prescriptions », mais pour les professionnels de santé, elle représente une atteinte au secret médical et une charge de travail supplémentaire.
En quoi consiste cette nouvelle règle ?
Les médecins doivent soit mentionner la pathologie directement sur l’ordonnance, soit fournir cette information via le site de l’Assurance-maladie pour justifier chaque prescription.
L’objectif annoncé : conditionner les remboursements aux prescriptions médicales reconnues pertinentes par la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Assurance-maladie.
La Fin du Secret Médical ?
Le décret est perçu comme une atteinte au secret médical par de nombreux professionnels. Pour le Dr Jérôme Marty, président de l’Union Française pour une Médecine Libre, cette nouvelle règle marque « la fin du secret médical ». Sur les réseaux sociaux, François Vincent, chef de service au CHU de Limoges, déplore également cette évolution :
« Nos concitoyens souffrent du manque de médecins partout et voilà ce que le gouvernement propose : vérifier nos ordonnances et rompre le secret médical. »
Une Charge Administrative Supplémentaire
Pour les médecins, ce décret risque d’aggraver les difficultés d’accès aux soins et de surcharger le personnel médical. Selon l’Union Française pour une Médecine Libre (UFML), cette mesure pourrait :
Augmenter les délais de prise en charge en ajoutant des étapes administratives,
Réduire la disponibilité des médecins pour les patients, en raison d’une surcharge de travail administratif.
Le décret impose en effet aux médecins d’ajouter le nom de la pathologie sur l’ordonnance ou de remplir un document spécifique sur la plateforme de l’Assurance-maladie, une tâche jugée chronophage et injustifiée.
Des médicaments bientôt sous surveillance ?
Bien que la liste des médicaments concernés par cette règle ne soit pas encore définie, il est probable que certains antidiabétiques comme Ozempic et Trulicity soient inclus.
L’Argument de l’Assurance-maladie : Un Contrôle des Dépenses
Le directeur général de l’Assurance-maladie, Thomas Fatôme, défend la mesure comme un moyen de contrôler les dépenses de santé :
« Si nous ne surveillons pas les conditions de prescription, les centaines de millions d’euros de dépenses vont s’accumuler très rapidement. »