Alors que Marseille est ravagée par des règlements de comptes sanglants et que de jeunes adolescents sont enrôlés comme tueurs à gages, le gouvernement s’apprête à annoncer un plan de lutte ambitieux contre la criminalité organisée. Ce vendredi 8 novembre, les ministres de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et de la Justice, Didier Migaud, dévoileront leur stratégie, avec notamment la création d’un parquet national dédié à la criminalité organisée.
Un Parquet National pour Cibler la Criminalité Organisée
Vers un renforcement de la lutte judiciaire
Inspiré par une proposition d’Éric Dupond-Moretti, ce nouveau parquet anti-criminalité organisée concentrera les efforts d’enquête sur les réseaux de drogue et leurs ramifications. La nouvelle juridiction centralisera les technologies d’investigation pour une efficacité renforcée, un dispositif salué par le sénateur Etienne Blanc :
“C’est une avancée extrêmement importante pour coordonner les services en charge de l’investigation.”
Cette mesure sera soumise au Parlement en janvier prochain pour une formalisation législative.
La Stratégie d’Attaque : Visée sur le Patrimoine des Dealers
Confiscations renforcées et lutte contre le blanchiment
Dans cette guerre contre les narcotrafiquants, l’accent sera mis sur les saisies de patrimoine des trafiquants. Lors des arrestations, une analyse systématique des biens immobiliers et des comptes bancaires des suspects sera réalisée, avec la possibilité de saisir ces actifs pour “frapper au portefeuille” des criminels.
Défis et complexité des saisies transfrontalières
Frédéric Ploquin, spécialiste du grand banditisme, pointe toutefois une difficulté majeure :
“L’argent du trafic de drogue quitte rapidement le territoire, rendant la coopération internationale complexe.”
Pour contourner cet obstacle, le gouvernement prévoit également de faciliter les moyens administratifs des préfectures, permettant des mesures comme :
L’interdiction de présence dans certains quartiers pour les dealers,
La fermeture de commerces suspects de blanchiment,
L’expulsion de logements sociaux occupés par des trafiquants.
Répression Accrue des Consommateurs : Des Amendes Plus Lourdes et Marquantes
Un impact direct sur les consommateurs de stupéfiants
Dans le cadre de cette mobilisation, les consommateurs seront davantage ciblés. Les amendes forfaitaires de 200 euros seront potentiellement augmentées lors du débat au Parlement, prévu pour le 27 janvier. De plus, ces sanctions seront dorénavant inscrites plus fréquemment au casier judiciaire des contrevenants.
Vers une meilleure récupération des amendes
Pour faire face au problème de non-recouvrement des amendes, le gouvernement envisage la piste du “tiers-détenteur” qui permettrait de déduire le montant dû directement des comptes des consommateurs. Une option qui reste encore à arbitrer.
Renforcement des Forces de l’OFAST : Un Soutien Policer Amplifié
Davantage de moyens pour l’Office Anti-Stupéfiants
Enfin, le gouvernement a prévu un renforcement des équipes de l’Office anti-stupéfiants (OFAST), avec davantage de moyens policiers pour intensifier les enquêtes et démanteler les réseaux. Ces nouvelles ressources s’inscrivent dans une mobilisation générale pour reprendre le contrôle sur les territoires gangrenés par le trafic de drogue.