Le ministre des Transports a annoncé, lundi 28 octobre, une augmentation qui pourrait atteindre 120 euros pour certains vols long-courriers. Cette mesure, bien que motivée par des raisons écologiques, inquiète le secteur aérien.**
Une taxe augmentée pour financer l’écologie
Le ministre des Transports, François Durovray, a dévoilé les détails d’une hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion, un dispositif inclus dans le projet de loi de finances 2025. L’objectif ? Financer des initiatives de transition écologique et réduire les disparités de prix entre avion et train, souvent bien plus onéreux malgré un impact carbone moindre.
Avec cette augmentation, prendre un vol en Europe coûterait 9,5 euros de plus en classe économique, tandis qu’un trajet Paris-New York en classe affaires pourrait être taxé de 120 euros supplémentaires. Voici les nouveaux tarifs proposés :
- Vols courts (Europe ou assimilés) : 9,5 euros en classe économique, 30 euros en classe affaires
- Vols intermédiaires (1 000 à 5 000 km) : 15 euros en classe économique, 80 euros en classe affaires
- Vols longs (au-delà de 5 000 km) : 40 euros en classe économique, 120 euros en classe affaires
Les territoires ultramarins protégés
L’amendement prévoit une exception : les vols vers les collectivités ultramarines resteront taxés au tarif de base, quelle que soit la distance. Le gouvernement vise ainsi à éviter une surcharge pour les habitants des territoires les plus éloignés.
Le secteur aérien craint pour son avenir
Si cette taxe supplémentaire a pour but d’alléger l’empreinte carbone des voyageurs et de générer un milliard d’euros en 2025, elle est loin de faire l’unanimité dans le secteur aérien. Les acteurs de l’industrie craignent que cette hausse n’entraîne une baisse de l’attractivité de la destination France et une stagnation dans les efforts de réindustrialisation.
Le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS) met en garde contre les risques d’un ralentissement de l’industrie et souligne la nécessité de soutenir ses efforts constants vers plus d’innovation et de décarbonation.
“Une hausse de taxes pourrait brider notre secteur, au lieu de l’accompagner vers une transition écologique ambitieuse”, estime le GIFAS dans un communiqué.
Une pression supplémentaire sur les jets privés
La taxation des passagers de jets d’affaires, qui pourrait monter jusqu’à 3 000 euros, est aussi en discussion. Le ministre des Transports affirme vouloir finaliser ces “discussions cruciales” avec le secteur.
Quel avenir pour l’avion en France ?
Cette hausse, bien qu’encore en projet, pourrait redéfinir la politique de transport aérien en France. Alors que le gouvernement cherche des financements pour sa transition écologique, le secteur aérien attend des mesures qui prennent en compte sa compétitivité et ses efforts vers un avenir plus vert.
L’arbitrage entre écologie et compétitivité semble délicat, et la décision finale devrait arriver dans les prochains mois. Les voyageurs, eux, pourraient devoir se préparer à des billets un peu plus chers.