48 heures après son discours de politique générale, Michel Barnier, Premier ministre, a pris la parole lors de l’émission « L’Évènement » sur France 2. Interrogé par Caroline Roux, il a détaillé ses positions sur la fiscalité, l’immigration, la sécurité, et bien d’autres sujets sensibles de cette rentrée politique. Voici les principaux points à retenir.
Fiscalité : Vers des Hausses Temporaire d’Impôts
Le gouvernement prévoit de réduire le déficit budgétaire de 60 milliards d’euros, en coupant 40 milliards dans les dépenses publiques et en augmentant les recettes fiscales de 20 milliards.
Entreprises ciblées : Environ 300 grandes entreprises réalisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires devront contribuer par un effort exceptionnel et temporaire.
Les plus fortunés concernés : Michel Barnier souhaite que les ménages les plus aisés apportent 2 milliards d’euros supplémentaires par le biais d’une augmentation fiscale sur les très hauts revenus, s’appuyant sur un dispositif introduit par François Fillon et Nicolas Sarkozy.
Cette annonce marque une rupture avec la politique fiscale pratiquée depuis 2017, suscitant des tensions au sein même de la majorité présidentielle.
Une Relation Complexe avec Emmanuel Macron
Bien que Michel Barnier et Emmanuel Macron viennent de familles politiques différentes, le Premier ministre assure que « ce n’est pas une cohabitation ». Selon lui, le soutien des députés proches du Président de la République reste essentiel pour maintenir une majorité relative à l’Assemblée nationale.
Cependant, il reconnaît que son socle législatif, bien que minoritaire, est moins minoritaire que ceux de la gauche et du Rassemblement national.
Aucune Négociation avec Marine Le Pen
Face à la montée en puissance du Rassemblement national, Michel Barnier a clairement indiqué qu’il ne négociait pas avec Marine Le Pen. Bien qu’il respecte le fait qu’elle représente des millions de citoyens, il insiste sur les différences fondamentales entre ses valeurs et celles du parti à la flamme. En cas d’alliance entre la gauche et le RN, Barnier admet qu’il devrait quitter ses fonctions.
Réponse à Darmanin : Pas de Temps pour les Polémiques
Le Premier ministre a balayé les critiques de Gérald Darmanin concernant l’augmentation des impôts. Le ministre de l’Intérieur avait jugé « inacceptable » une telle mesure et menacé de ne pas voter le budget. Michel Barnier a réagi avec une certaine ironie, affirmant ne pas avoir « le temps » pour les polémiques et qu’il attendra les débats à l’Assemblée pour discuter des solutions.
Agriculture : Une Pause sur les Normes
Michel Barnier a également voulu rassurer les agriculteurs. Confrontés à des crises sanitaires et à des récoltes difficiles, ils bénéficieront d’une pause sur les normes pour alléger leur quotidien. Le Premier ministre estime que ces producteurs sont lassés des contraintes et qu’il est temps de les encourager davantage.
Services Publics et Fonctionnaires : Une Réforme en Vue
Dans le cadre de la réduction des dépenses publiques, le gouvernement envisage de fusionner certains services publics. Par ailleurs, Michel Barnier a laissé entendre que certains fonctionnaires ne seraient pas remplacés, particulièrement ceux qui ne sont pas en contact direct avec les citoyens.
Immigration : Des Mesures Ferme
Sur le sujet sensible de l’immigration, Michel Barnier a affirmé que c’est lui qui fixe la ligne. Il a promis des mesures rigoureuses pour maîtriser les flux migratoires, en insistant sur l’importance de faire respecter les OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français) après des événements récents ayant secoué l’opinion publique.
Barnier a cependant semblé écarter l’idée d’une nouvelle loi sur l’immigration, tout en laissant la porte ouverte à des changements de l’actuelle législation si nécessaire.