Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre Michel Barnier a présenté une série de mesures pour le secteur de la santé, affirmant que celle-ci était « au cœur des préoccupations des Français ». Face à la pénurie de personnel et à l’augmentation des besoins, Barnier s’engage à relever deux défis majeurs : le fonctionnement de l’hôpital et la lutte contre les déserts médicaux.
Un « Programme Hippocrate » pour lutter contre les déserts médicaux
L’annonce phare du discours concerne la création d’un programme d’engagement volontaire baptisé « Programme Hippocrate », destiné à attirer les internes en médecine, français et étrangers, vers les zones manquant de praticiens.
« Nous allons lancer un programme pour que les internes s’engagent volontairement, sur une période définie, à pratiquer dans les territoires qui manquent le plus de médecins », a déclaré Michel Barnier.
Objectifs du programme :
Encourager les internes à exercer temporairement dans les zones sous-dotées.
Accompagnement par l’État et les collectivités locales pour faciliter ces missions.
Répondre à une demande urgente de renfort médical dans les territoires isolés.
En parallèle, Michel Barnier a rappelé l’objectif fixé début 2024 par son prédécesseur, Gabriel Attal, de former 16 000 étudiants en deuxième année de médecine d’ici 2027, malgré les doutes exprimés par les doyens de faculté quant à la faisabilité de cette mesure.
« Loi infirmières, infirmiers » : reconnaissance des compétences et extension de rôles
Le Premier ministre a également dévoilé son intention de présenter une « loi infirmières, infirmiers », longtemps attendue par la profession. Cette loi vise à :
Mieux reconnaître l’expertise des infirmiers et infirmières.
Élargir leur champ de compétences dans la prise en charge des patients.
Faciliter leur montée en responsabilité dans les structures de santé.
Dans cette dynamique, Barnier souhaite également aller « plus loin » en étendant les compétences des pharmaciens et des kinésithérapeutes, afin de renforcer leur rôle dans le parcours de soins.
S’appuyer sur les nouvelles technologies et les médecins retraités
Parmi les mesures phares, le gouvernement prévoit de favoriser l’usage des nouvelles technologies :
Développement de la télémédecine et de la télésurveillance.
Utilisation de l’intelligence artificielle, quand cela est pertinent.
Déploiement rapide des « assistants médicaux », des « bus de santé » et des centres regroupant divers professionnels de santé.
Michel Barnier entend aussi mobiliser les médecins retraités, en leur permettant de reprendre du service avec un cumul de rémunération et retraite plus avantageux.
Réduction de la bureaucratie pour alléger le système
Le Premier ministre a mis en avant la simplification administrative comme un axe majeur pour améliorer le quotidien des soignants :
Lutte contre la « paperasse administrative », jugée excessive.
Suppression de formalités inutiles pour dégager du temps médical et redonner du sens au métier.
« Notre système de santé est sérieusement malade de sa complexité et de sa bureaucratie », a-t-il dénoncé.
Santé mentale et prévention : les nouvelles priorités du gouvernement
Barnier a confirmé que la santé mentale serait la « grande cause nationale » de 2025, tout en annonçant une série de mesures pour promouvoir la prévention des comportements à risque et encourager le sport-santé.