Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé une revalorisation anticipée du SMIC, marquant un signal fort en matière de pouvoir d’achat. Cette mesure, attendue pour janvier 2024, sera appliquée dès le 1er novembre 2023. Voici les détails.
Une augmentation de 2% dès novembre
Dans sa déclaration de politique générale du 1er octobre à l’Assemblée nationale, Michel Barnier a affirmé :
« Nous revaloriserons le SMIC de 2% dès le 1er novembre, par anticipation de la date du 1er janvier. »
Cette hausse portera le salaire minimum net mensuel à environ 1 426 euros, contre 1 398,70 euros actuellement. Ce geste, effectué plus tôt que prévu, vise à soutenir les ménages face à la hausse des prix.
SMIC et inflation : un mécanisme de protection
Le SMIC est le seul salaire en France indexé sur l’inflation. Il fait l’objet d’une revalorisation automatique chaque année au 1er janvier. De plus, des ajustements en cours d’année sont déclenchés si l’inflation dépasse 2%.
Depuis janvier 2021, le salaire minimum a déjà été augmenté huit fois, dont quatre fois en raison de l’inflation. La dernière hausse date de janvier 2023.
Un impact sur les salaires de branche
Avec cette nouvelle augmentation, certaines branches professionnelles se retrouvent avec des minimas inférieurs au SMIC, une situation jugée « inacceptable » par le Premier ministre. Michel Barnier a ainsi souligné la nécessité de négociations rapides pour rectifier ces écarts et garantir des salaires décents dans tous les secteurs. Parmi ses priorités, il a réaffirmé l’importance du pouvoir d’achat pour les Français.
Revoir le dispositif d’allègement des charges
Michel Barnier a également évoqué la révision des allègements de charges :
« Il est désormais démontré que notre dispositif d’allègement de charges freine la hausse des salaires au-dessus du SMIC : nous le reverrons. »
Ces exonérations, conçues pour soutenir l’emploi, sont désormais accusées de créer des « trappes à bas salaires », freinant ainsi la progression des rémunérations dans certaines catégories professionnelles.
Réactions mitigées des syndicats et de la gauche
Les syndicats, qui avaient rencontré le Premier ministre peu avant cette annonce, avaient exprimé leurs revendications salariales. Cependant, pour certaines organisations politiques et professionnelles, cette augmentation est jugée insuffisante.
Le député de La France Insoumise, Manuel Bompard, a critiqué cette mesure sur les réseaux sociaux, la qualifiant d’ »obole de 50 euros », insuffisante face aux défis économiques. De son côté, Boris Vallaud, chef de file des députés socialistes, a déploré que le gouvernement ne fasse pas davantage pour augmenter les salaires, particulièrement dans les segments les plus bas.