Le Premier ministre, Michel Barnier, a dévoilé ce mardi les grandes lignes de la politique qu’il compte mener. Un discours devant l’Assemblée nationale qui aborde plusieurs chantiers prioritaires pour les années à venir. Voici un tour d’horizon des points clés.
Renforcement du contrôle aux frontières
L’une des premières préoccupations abordées par Michel Barnier est la sécurité, notamment en lien avec l’immigration. Il a exprimé son inquiétude concernant la gestion actuelle des flux migratoires, qu’il estime « non maîtrisée de manière satisfaisante ». Parmi les mesures envisagées :
Conditionnement des visas à l’obtention de laissez-passer consulaires pour certains pays.
Renforcement des contrôles aux frontières françaises, suivant l’exemple de l’Allemagne.
Cette approche vise à répondre aux enjeux de sécurité et à mieux contrôler les entrées sur le territoire français.
Redonner accès aux services publics : une solution pour les déserts médicaux
Concernant les services publics, Michel Barnier a souligné les difficultés d’effectifs, particulièrement dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Pour y remédier, il propose plusieurs solutions :
Encourager les retraités à reprendre du service dans les écoles et les hôpitaux, avec un ajustement des conditions financières.
Créer un programme d’engagement « volontaire » pour les internes en médecine, les incitant à exercer temporairement dans les déserts médicaux.
Ces initiatives visent à améliorer l’accès aux soins et à l’éducation, tout en réduisant les inégalités territoriales.
Loi sur les retraites : vers des ajustements
La réforme des retraites, adoptée l’année dernière, reste un sujet brûlant. Michel Barnier s’est dit favorable à des aménagements qu’il qualifie de « raisonnables et justes », tout en affirmant la nécessité de préserver l’équilibre du système. Parmi les pistes envisagées :
Retraites progressives et lutte contre l’usure professionnelle.
Promotion de l’égalité homme-femme face à la retraite.
L’objectif est d’ouvrir un dialogue avec les syndicats pour des ajustements qui répondent aux préoccupations des travailleurs, tout en assurant la pérennité du système.
Énergies renouvelables : un développement sous conditions
Concernant la transition énergétique, le Premier ministre a réaffirmé son engagement en faveur du nucléaire et des énergies renouvelables, mais avec une certaine réserve sur les éoliennes. Il a demandé à évaluer leurs impacts, sans pour autant ralentir les autres aspects de la transition.
Barnier a également souligné l’importance de :
Développer la biomasse pour une production de chaleur et de gaz plus verte.
Renforcer la filière française des biocarburants, notamment pour l’aviation.
La France accuse du retard sur sa programmation énergétique, une situation que Barnier qualifie de « dette écologique », et pour laquelle des mesures accélérées seront nécessaires.
Budget : la réduction des dépenses comme priorité
Le Premier ministre a fait une comparaison frappante en évoquant une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la situation budgétaire française. Michel Barnier a annoncé que l’une des priorités sera la réduction des dépenses publiques, qui représentera les deux tiers de l’effort pour redresser l’économie d’ici 2025.
Les mesures incluront :
Réduction du déficit public à 5 % du PIB en 2025.
Implication des grandes entreprises et des Français les plus fortunés dans cet effort.
Le défi budgétaire est immense, avec un déficit public attendu à plus de 6 % en 2024, un signal d’alarme pour la stabilité économique du pays.