Les titres-restaurants, utilisés principalement pour les repas au restaurant, ont récemment bénéficié d’une dérogation permettant leur usage dans la grande distribution. Mais cette exception, mise en place pour soutenir le pouvoir d’achat des Français, pourrait bientôt prendre fin. Une échéance qui inquiète certains secteurs.
Tickets-restaurants : bientôt réservés aux repas au restaurant ?
Depuis 2022, face aux difficultés économiques et à l’inflation, l’utilisation des tickets-restaurants a été élargie, permettant aux salariés de s’en servir pour payer des courses alimentaires. Une mesure exceptionnelle, prise pour soulager les ménages en période de crise, et prolongée jusqu’à fin 2024. Toutefois, cette flexibilité pourrait disparaître dès janvier 2025, ramenant ces titres à leur usage initial, limité aux repas pris dans des établissements de restauration.
Un soutien temporaire au pouvoir d’achat
Cette dérogation, introduite par le gouvernement, visait à renforcer le pouvoir d’achat des salariés. En plus de pouvoir régler leurs repas au restaurant, ils pouvaient également acheter des produits alimentaires essentiels en magasin, une aide non négligeable pour de nombreux foyers.
Cependant, avec la fin programmée de cette mesure, beaucoup redoutent un retour en arrière. Les titres pourraient à nouveau se limiter aux restaurants, une perspective qui ne plaît pas à tout le monde.
Les restaurateurs montent au créneau
Alors que cette décision pourrait soulager certains professionnels, notamment les restaurateurs et commerçants de proximité, elle n’est pas sans créer des tensions. En effet, selon le Syndicat National de l’Alimentation et de la Restauration Rapide (SNARR), cette extension des tickets-restaurants aurait surtout profité aux grandes enseignes, créant un déséquilibre au détriment des petits établissements.
Perte de revenus : Les professionnels du secteur estiment avoir perdu une part significative de leur chiffre d’affaires. Selon l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie), cette baisse de revenu s’élèverait à 576 millions d’euros, une somme conséquente pour des commerces déjà fragilisés par la crise.
Les restaurateurs militent ainsi pour un retour exclusif des titres-restaurants dans leur secteur, considérant que leur usage détourné nuit à leur activité.
Les grandes surfaces en ligne de mire
L’un des points les plus controversés reste la part du marché captée par la grande distribution. La Commission Nationale des Titres-Restaurants (CNTR) a estimé que près d’un milliard d’euros de tickets-restaurants ont été dépensés dans les grandes surfaces en 2023, représentant environ 30 % du marché. Un détournement de leur objectif initial, selon les critiques, qui devrait cesser en 2025 si la dérogation n’est pas reconduite.
Quels scénarios pour 2025 ?
Si le retour à un usage strict des titres-restaurants pour les repas au restaurant se confirme, cela pourrait avoir des conséquences significatives. D’un côté, cela soulagerait les restaurateurs, mais de l’autre, les consommateurs pourraient être pénalisés en perdant un moyen précieux pour alléger leur budget alimentaire.