Le gouvernement se penche sur la question fiscale
Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé ne pas envisager d’augmenter les impôts pour les « classes moyennes et les Français qui travaillent ». Cette déclaration, relayée par Gabriel Attal après une réunion à Matignon, intervient dans un contexte où les finances publiques sont sous pression. Mais qui sont vraiment les membres de cette classe moyenne que le gouvernement souhaite protéger ?
Une définition floue de la « classe moyenne »
Un concept aux contours incertains
Le terme « classe moyenne » est souvent utilisé mais reste difficile à cerner. Le ministère de l’Économie le définit comme la « population située au centre de l’échelle sociale », sans pour autant donner de critères précis. Le groupe inclut donc des ménages qui se situent entre les classes populaires et aisées, mais où commence et où finit cette catégorie ?
Des références variées selon les discours
Gabriel Attal, alors ministre des Comptes publics, définissait la classe moyenne comme les personnes « qui ne comptent que sur leur travail pour vivre, sans aides ni patrimoine conséquent ». Pour Emmanuel Macron, ce groupe concerne ceux dont les revenus se situent entre 1 500 et 2 500 € par mois, des personnes « trop riches pour bénéficier d’aides mais pas assez pour bien vivre ».
Cette fourchette s’applique-t-elle à une personne seule ou à un couple ? La question reste ouverte, d’autant que les charges varient fortement d’un foyer à l’autre, rendant difficile l’élaboration d’une définition unique et universelle.
Qui est concerné ?
Un aperçu statistique
Selon l’Insee, le salaire médian des salariés du privé en France s’élevait à 2 091 € nets par mois en 2022. Cela signifie que la moitié de ces travailleurs gagne moins, l’autre moitié davantage. L’Observatoire des inégalités estime que 9 millions de salariés du privé, sur les 16,4 millions recensés, ont des revenus compris entre 1 500 et 2 700 € par mois, ce qui les place au cœur de la « classe moyenne » selon leurs critères.
Une définition plus fine par type de ménage
L’Observatoire propose aussi de classer les ménages en fonction de leur structure. Par exemple, une personne seule appartenant à la classe moyenne aurait des revenus mensuels nets compris entre 1 570 et 4 190 €, tandis que pour un couple sans enfant, les seuils seraient de 2 355 à 6 285 €. Cette approche permet de mieux cerner la diversité des situations familiales et économiques.
Quelles implications fiscales ?
Maintenir l’équilibre budgétaire
Face à une dette publique élevée et des déficits persistants, le gouvernement de Michel Barnier doit trouver des solutions pour redresser les finances sans pénaliser les classes moyennes. Le Premier ministre a réaffirmé son engagement à ne pas augmenter les impôts pour cette catégorie, mais la pression budgétaire pourrait rendre nécessaires des ajustements dans d’autres domaines.
La réaction de la majorité
Les députés de la majorité ont déjà prévenu qu’ils ne soutiendraient pas un plan budgétaire incluant une hausse des impôts, malgré les défis économiques. Cette position pourrait toutefois évoluer en fonction des priorités et des contraintes budgétaires à venir.