Depuis cet été, un flot d’accusations de violences et d’agressions sexuelles se multiplie contre l’abbé Pierre, figure emblématique décédée en 2007. Ces révélations secouent profondément l’image du fondateur d’Emmaüs, qui fait aujourd’hui face à 24 témoignages accablants, selon un rapport du cabinet spécialisé Egaé. Certains faits reprochés remonteraient aux années 1950, et plusieurs des victimes étaient mineures au moment des agressions.
24 témoignages accablants sur cinq décennies
Le rapport évoque des faits qui se seraient déroulés entre les années 1950 et 2000. Parmi les témoignages, 17 nouveaux viennent s’ajouter à ceux déjà révélés, portant le total à 24 femmes. Ces dernières accusent l’abbé Pierre de comportements déplacés et d’agressions sexuelles. Certaines des victimes étaient encore mineures au moment des faits.
Ces révélations jettent une ombre sur la réputation d’un homme qui, pour beaucoup, symbolisait la charité et la lutte contre la pauvreté. La gravité des accusations pousse aujourd’hui l’Église à réagir.
Le pape François qualifie l’abbé Pierre de « terrible pêcheur »
Le vendredi 14 septembre, le pape François a évoqué publiquement les accusations visant l’abbé Pierre. Lors d’une déclaration, le souverain pontife a affirmé que le Vatican avait été informé des faits après la mort de l’homme d’Église. Le pape n’a pas mâché ses mots en le qualifiant de « terrible pêcheur » et en ajoutant que l’abbé Pierre était probablement un « malade ». Des propos qui marquent la gravité de l’affaire et la prise de conscience au sein de l’Église sur ces abus.
Isabelle Morini-Bosc partage ses souvenirs troublants dans « Touche pas à mon poste »
L’affaire a également fait l’objet de discussions médiatiques. Le lundi 16 septembre, dans l’émission Touche pas à mon poste animée par Cyril Hanouna, la chroniqueuse Isabelle Morini-Bosc a fait une révélation surprenante. Elle a raconté qu’à l’époque où elle était jeune journaliste, elle avait été prévenue du comportement déplacé de l’abbé Pierre.
« Quand j’étais journaliste à VSD, on m’a demandé quel âge j’avais le jour où je devais l’interviewer. Quand j’ai dit que j’avais moins de trente ans, on m’a répondu : On préfère quelqu’un de plus âgé. »
Elle a ensuite ajouté, non sans provoquer des réactions du public :
« On m’a même dit qu’il était ‘pris à pic’, c’est-à-dire en érection permanente. » Isabelle Morini-Bosc a cependant précisé : « Je ne suis pas allée vérifier, je vous le dis tout de suite ! »
Enfin, elle a exprimé ses réticences quant à l’ampleur des accusations, tout en admettant la complexité de ces affaires. Pour elle, le fait que beaucoup des témoignages ne puissent être vérifiés complique la situation.