Lors d’une conférence de presse donnée ce vendredi 13 septembre 2024, le Pape François a confirmé que le Vatican avait été informé des accusations de violences sexuelles contre l’Abbé Pierre, au moins après sa mort en 2007. Ce dernier, fondateur du mouvement Emmaüs, est désormais qualifié de « terrible pécheur » par le souverain pontife.
Que savait le Vatican de l’Abbé Pierre ?
Le Pape François, qui s’exprimait à bord de l’avion le ramenant à Rome après une tournée en Asie-Pacifique, a admis ne pas connaître les détails concernant l’implication de l’Église dans ce dossier avant sa papauté.
« Je ne sais pas quand le Vatican l’a appris (…) Je ne sais pas parce que je n’étais pas ici (pape), et ça ne m’est pas venu à l’esprit d’effectuer une recherche sur cela », a-t-il déclaré.
Après la mort de l’Abbé Pierre :
Toutefois, le pape François a précisé que le Vatican était « certainement » informé de ces accusations après le décès de l’abbé en 2007. « Mais avant, je ne sais pas », a-t-il ajouté, tout en réitérant son jugement sévère en qualifiant l’Abbé Pierre de « terrible pécheur ».
Des accusations qui se multiplient
Sept semaines après les premières révélations sur des agressions sexuelles commises par l’Abbé Pierre, de nouveaux témoignages viennent alourdir le dossier. En tout, 17 personnes l’accusent de violences sexuelles qui auraient eu lieu entre les années 1950 et 2000.
Un dossier « très douloureux » pour le Pape
Un sujet sensible :
Pour le pape François, cette affaire est profondément marquante. « C’est un dossier très douloureux, très délicat », a-t-il concédé. Cependant, il n’a pas hésité à rappeler que, malgré tout le bien accompli par des figures comme l’Abbé Pierre, leurs péchés ne peuvent être ignorés.
« Les gens bons, les gens qui font le bien – tu as cité l’abbé Pierre – plus tard, malgré tout le bien (qu’il a fait), on découvre que cette personne est un terrible pécheur. »
La nécessité de la transparence :
Le Pape a insisté sur l’importance de ne pas couvrir les péchés publics. « On ne doit pas dire : couvrons, couvrons pour que ça ne se voie pas ! Les péchés publics sont publics. Et ils doivent être condamnés. »
Un appel à lutter contre tous les abus
Le pape François a rappelé que l’Église devait être claire sur ces sujets et que la lutte contre les abus, qu’ils soient sexuels, sociaux ou éducatifs, devait continuer.
« Le travail contre les agressions est une chose que nous devons tous faire. Pas seulement contre les agressions sexuelles, mais contre tout type d’abus. »
Une honte pour l’humanité :
Le Pape a terminé son intervention en condamnant fermement les agressions sexuelles, en particulier contre les enfants et les mineurs, les qualifiant de « crime » et de « honte ».
« Tout type d’abus détruit la dignité de la personne (…) Les agressions sexuelles contre les enfants et les mineurs sont un crime ! C’est une honte ! »