Caddie : Une Page de l’Histoire se Tourne
Le fabricant emblématique de chariots de supermarché, Caddie, fondé en 1928, a cessé ses activités. Le tribunal de Saverne a prononcé, ce mardi 16 juillet, la fin définitive de l’entreprise, faute de repreneur, selon des informations de l’AFP.
Après un délibéré de quelques heures, la décision de mettre fin à la « poursuite de l’activité » a été prise, signant ainsi la fin d’une ère pour cette marque historique.
Une Liquidation Dure et Sans Reprise
« On se dirige vers une liquidation dure, » a déclaré Pierre Dulmet, avocat du Comité social et économique (CSE) de Caddie, à la sortie de l’audience devant la chambre commerciale du tribunal judiciaire.
La juridiction a étudié deux offres de reprise déposées fin juin. Caddie, dont la trésorerie était exsangue, avait été placé le 25 juin en liquidation avec poursuite d’activité, une procédure permettant de garantir les salaires des employés via le mécanisme d’assurance de garantie de salaires (AGS).
Les Offres de Reprise Écartées
Deux offres de reprise étaient en lice. La première émanait de l’actuel propriétaire, le groupe Cochez, basé à Valenciennes, qui proposait de reprendre 15 salariés. La seconde était portée par Stéphane Dedieu de Skade Management, ancien propriétaire de Caddie, soutenue par le CSE et envisageant la reprise de 42 salariés.
« Le procureur n’a pas accepté l’offre de Cochez, » a précisé Pierre Dulmet après une audience d’environ trois quarts d’heure. Quant à Stéphane Dedieu, n’ayant pas pu réunir l’intégralité du financement nécessaire, il n’a pas présenté son offre.
Le Déclin d’une Entreprise Symbolique
Avec l’essor de la société de consommation après la Seconde Guerre mondiale, Caddie a connu un succès retentissant, au point que son nom est devenu synonyme de chariot de supermarché. Cependant, ces dernières années, l’entreprise a rencontré des difficultés croissantes, perdant des employés à chaque tentative de reprise.
Quelques heures avant l’annonce de la décision, une trentaine de salariés et syndicalistes de l’usine de Dettwiller, dans le Bas-Rhin, se sont rassemblés devant la grille du tribunal judiciaire. Selon l’AFP, ils ont accueilli la nouvelle dans le silence.