À l’approche du second tour des élections législatives, Marine Le Pen et ses partisans du Rassemblement National (RN) continuent de croire en la possibilité d’obtenir une majorité absolue. « C’est le RN ou le chaos », a déclaré la leader nationaliste ce jeudi matin sur RMC. Les résultats du premier tour montrent que seul le RN peut encore espérer obtenir plus de 289 sièges à l’Assemblée nationale. Cependant, un autre scénario semble plus probable : un Hémicycle divisé en trois blocs, avec une majorité relative pour l’un d’eux.
Scénarios en Cas de Majorité Relative
Gouvernement Technique : Une Option Controversée
En cas de majorité relative, plusieurs scénarios sont envisagés. L’un d’eux est la formation d’un gouvernement technique, composé de hauts fonctionnaires plutôt que de politiciens. Cette solution, déjà expérimentée en Italie, ne convainc que 26% des Français. Bien qu’elle puisse paraître séduisante à court terme, elle risquerait de compliquer l’adoption d’un budget, une étape hautement politique, comme l’a expliqué le constitutionnaliste Benjamin Morel.
L’Arc Républicain : Une Alliance Fragile
Une autre possibilité serait la création d’un « arc républicain », une alliance rassemblant diverses personnalités politiques de la majorité présidentielle, des communistes, des socialistes, des Verts, et des Républicains. Proposée par des figures telles que Xavier Bertrand, Yaël Braun-Pivet, et Édouard Philippe, cette option séduit particulièrement à gauche, avec 67% des électeurs du Nouveau Front Populaire (NFP) en sa faveur. Cependant, cette idée ne convainc que 37% des Français, en raison de son manque de clarté.
Gouvernement RN : Une Option Favorisée par ses Partisans
Une troisième hypothèse est un gouvernement dominé par le RN, complété par des ministres compatibles avec le parti. Cette option est approuvée par 35% des Français, et est particulièrement soutenue par les électeurs du RN (86%) et un tiers des sympathisants LR « canal historique ». Cette division au sein des Républicains reflète les tensions internes, exacerbées par les positions d’Éric Ciotti.
Mobilisation Contre le RN
Stratégies des Opposants
Pour empêcher le RN d’accéder au pouvoir, la majorité sortante et le Nouveau Front Populaire ont intensifié leurs efforts pour « faire barrage ». Entre le premier tour et le dépôt des candidatures le 3 juillet, le nombre de triangulaires est passé de 306 à 89, visant à concentrer les voix contre le RN. Les électeurs du RN montrent une plus grande adhésion (35%) par rapport à ceux de l’union des gauches (25%).
Désistements et Controverses
Réactions Contrastées
Les nombreux désistements des candidats en troisième position durant cette période sont vivement débattus. Plus de la moitié des électeurs (52%) considèrent ces retraits comme une « très mauvaise chose », y voyant des « combinaisons politiciennes » qui limitent leurs choix démocratiques. Cette opinion est majoritairement partagée par les électeurs du RN (85%) et les sympathisants LR (68%). À l’inverse, les partisans de l’union des gauches (79%) et du camp présidentiel (74%) soutiennent largement ces désistements, les percevant comme un moyen d’empêcher le RN de prendre le pouvoir.
Article inspiré du Figaro