Depuis le 1er juillet, les salariés grecs doivent s’habituer à une nouvelle organisation de leur temps de travail. Une loi adoptée en 2023, désormais entrée en vigueur, modifie profondément le paysage du travail en Grèce en introduisant une semaine de six jours. Cette réforme, portée par le gouvernement de Kyriákos Mitsotákis, vise à augmenter la productivité et à lutter contre le travail non déclaré.
Une Réforme pour Stimuler la Croissance
Le Premier ministre grec, Kyriákos Mitsotákis, a défendu cette réforme en la qualifiant de « favorable aux travailleurs » et « profondément orientée vers la croissance ». Selon lui, cette mesure permettra non seulement une meilleure rémunération grâce aux heures supplémentaires, mais aussi une réduction significative du travail non déclaré, un problème endémique en Grèce. Désormais, les travailleurs des entreprises privées offrant des services en continu (24/24) peuvent être amenés à travailler jusqu’à 48 heures par semaine, soit 8 heures de plus que la norme précédente. Toutefois, les secteurs de la restauration et du tourisme ne sont pas concernés par cette nouvelle législation.
Une Opposition Franche et Des Manifestations
Malgré les assurances du gouvernement, la réforme a suscité une vive opposition et des manifestations. Selon The Guardian, de nombreux opposants ont défilé dans les rues pour protester contre cette mesure, qu’ils considèrent comme un retour en arrière. Ils pointent du doigt le fait que cette décision va à l’encontre des tendances actuelles dans plusieurs pays, où la semaine de quatre jours est de plus en plus expérimentée pour améliorer la productivité et la qualité de vie des travailleurs. Un représentant syndical a ainsi déclaré : « Une meilleure productivité s’accompagne de meilleures conditions de travail et de vie, ce qui signifie moins d’heures de travail et non plus. »
Impacts Économiques et Sociaux
Les critiques de la réforme soulignent que l’augmentation du temps de travail pourrait aggraver les conditions économiques des travailleurs grecs. Avec un salaire moyen mensuel de 900 euros, de nombreux Grecs peinent déjà à joindre les deux bouts, et cette nouvelle mesure pourrait encore compliquer leur situation. En outre, certains craignent que cette réforme ne résolve pas le problème du chômage, notamment parmi les jeunes. Un dirigeant syndical a ainsi commenté : « Il sait que la majorité des Grecs ne peut survivre que jusqu’au 20 du mois.
Cette dernière mesure barbare ne résoudra pas le problème fondamental de la pénurie de main-d’œuvre et beaucoup d’entre nous estiment qu’elle est très injuste pour les jeunes chômeurs grecs qui risquent de ne jamais avoir d’emploi. »
Une Décision Contestée
Le terme « mesure barbare » a été utilisé pour décrire cette réforme, soulignant la perception négative qu’ont de nombreux travailleurs et syndicats. Ces derniers estiment que la loi ne fait qu’accentuer les difficultés sans s’attaquer aux causes profondes des problèmes du marché du travail en Grèce.