Trois jours avant le premier tour des législatives anticipées, Gabriel Attal, Jordan Bardella et Olivier Faure ont participé à un ultime débat sur France 2. Ce débat crucial a permis d’aborder des thèmes variés, allant du pouvoir d’achat à la gestion des binationaux, en passant par l’exercice du pouvoir et les questions de société.
Promesses de gouvernance et vision politique
Gabriel Attal a ouvert le débat en promettant de « gouverner différemment » s’il est reconduit à Matignon. Il a notamment proposé de soumettre chaque année un référendum sur un sujet d’importance pour les Français. Reconnaissant que l’utilisation du 49.3 pour des textes budgétaires a pu paraître brutale, il s’est engagé à adopter une approche plus participative.
Jordan Bardella, pour sa part, a réaffirmé son intention de ne pas aller à Matignon sans une majorité absolue. Il envisage un « gouvernement d’union nationale » intégrant diverses compétences. Bardella a également confirmé qu’Éric Ciotti, avec qui il a scellé une alliance, serait appelé à jouer un rôle clé dans son gouvernement.
Olivier Faure, représentant le Nouveau Front Populaire, a précisé que le Premier ministre ne serait ni insoumis, ni écologiste, ni socialiste, ni communiste, mais issu du Nouveau Front Populaire, capable de rassembler toute la gauche et les écologistes.
Chef des armées : une déclaration controversée
Le débat s’est intensifié autour des pouvoirs constitutionnels du président, après une déclaration de Marine Le Pen dans le Télégramme, affirmant que le titre de chef des armées pour le président était « honorifique ». Gabriel Attal a dénoncé cette déclaration comme une méconnaissance grave de la Constitution. Il a souligné que la chaîne de commandement en France fonctionne bien et qu’une telle remise en question pourrait provoquer des disputes institutionnelles.
Olivier Faure a critiqué Le Pen pour son attitude qu’il qualifie de « putschiste », tandis que Jordan Bardella a défendu que le Premier ministre détermine le budget de la Défense, affirmant vouloir poursuivre les efforts budgétaires pour les armées.
Polémiques sur les binationaux
Un des sujets les plus tendus du débat a été la proposition du Rassemblement National d’interdire aux binationaux d’occuper des postes sensibles dans l’État. Gabriel Attal a accusé le RN de stigmatiser les binationaux, les traitant de « demi-Français ». En réponse, Jordan Bardella a nié ces accusations, qualifiant Attal de « calomniateur ». Olivier Faure a rejoint les critiques, dénonçant le projet du RN de créer des « Français de seconde zone ».
Pouvoir d’achat et Smic
Sur le plan économique, Olivier Faure a défendu la proposition du Nouveau Front Populaire d’augmenter le Smic à 1.600 euros net mensuels, citant l’exemple de l’Espagne qui a augmenté son Smic de 47%. Gabriel Attal a qualifié cette mesure de « magique » et a proposé des solutions plus pragmatiques, comme la revalorisation des pensions de retraite.
Questions de société et diversité
Le débat a également abordé des sujets de société sensibles, tels que l’homophobie et les droits des personnes transgenres. Gabriel Attal, premier chef du gouvernement ouvertement homosexuel en France, a parlé de son expérience personnelle et a plaidé pour une République inclusive qui ne discrimine personne. Olivier Faure a regretté les blagues d’Emmanuel Macron sur la transphobie et a appelé à l’acceptation de toutes les différences. Jordan Bardella a dénoncé les quartiers où il est difficile de vivre en tant que Juif, homosexuel ou femme, attribuant cette situation à l’immigration.