Le 20 juin, le Conseil de l’Union européenne a débattu d’un projet de règlement visant à combattre les abus sexuels sur enfants. La mesure principale de ce texte propose le scan systématique des images et des liens envoyés via des messageries privées, comme WhatsApp et Signal. Cette proposition suscite des inquiétudes chez les défenseurs des libertés publiques.
Une Initiative pour Protéger les Enfants
Une Réponse à une Crise Croissante
Le règlement en discussion prévoit la mise en place de mécanismes de surveillance pour détecter et prévenir les abus sexuels sur enfants. Selon les responsables, cette mesure est nécessaire pour faire face à une augmentation alarmante des contenus illégaux en ligne.
Un Consentement Inévitable
Pour pouvoir envoyer des photos par messagerie, les utilisateurs devront consentir à ce que leurs images soient analysées par un algorithme. Cette démarche, bien que controversée, est présentée comme un outil crucial pour la protection des enfants.
Réactions et Critiques
Une Surveillance de Masse Dénoncée
Les opposants à ce projet, comme l’eurodéputé allemand Patrick Breyer, craignent que cette mesure n’ouvre la voie à une surveillance de masse. Ils soulignent que même des pays comme la Russie et la Chine n’ont pas mis en place de tels mécanismes intrusifs.
Risques de Faux Positifs
Une enquête de Der Spiegel a récemment mis en lumière le risque de faux positifs, où des images innocentes pourraient être injustement signalées. Cette potentialité transforme la mesure en une véritable « usine à gaz » selon les critiques.
Position des Défenseurs des Droits Numériques
La Position du Parlement Européen
En novembre dernier, le Parlement européen a voté pour protéger le chiffrement de bout en bout, afin d’éviter un contrôle généralisé d’Internet. La Cour européenne des droits de l’homme a également jugé illégales les tentatives de déchiffrement de messages privés.
Une Nuance Sémantique : De l’Analyse Côté Client à la Modération des Téléchargements
Changement de Terminologie
Les représentants des forces de police européennes ont modifié leur terminologie, passant de « l’analyse côté client » à « la modération des téléchargements », prétendant que cette approche ne compromettrait pas le chiffrement. Cette nuance n’a pas convaincu les experts.
Menace de Retrait du Marché
Meredith Whittaker, présidente de la fondation Signal, a averti que cette législation compromettrait le chiffrement et introduirait des vulnérabilités dangereuses. Si le projet est adopté, Signal menace de se retirer du marché européen.
Réactions des Défenseurs des Droits Numériques
Une Inquiétude Généralisée
Ella Jakubowska, directrice politique de l’association European Digital Rights (EDRi), exprime ses préoccupations : « Cette proposition mettra en danger la sécurité numérique et donnera carte blanche aux gouvernements autoritaires pour surveiller les communications privées. »