La politique d’amendes de la SNCF fait régulièrement grincer des dents parmi les usagers, confrontés à des montants parfois exorbitants pour des infractions mineures. Mais derrière ces sanctions, se cache un système incitatif pour les contrôleurs, soulevant des interrogations sur les motivations réelles de ces amendes.
Des amendes pour chaque infraction
Dès lors qu’un voyageur commet une infraction, que ce soit en ne validant pas son billet ou en adoptant un comportement jugé inapproprié, les contrôleurs de la SNCF peuvent appliquer des amendes dont les montants peuvent varier considérablement. Par exemple, ne pas avoir validé son billet peut coûter jusqu’à 50 euros, tandis que mettre ses pieds sur les sièges peut entraîner une amende de 60 euros.
Un système incitatif pour les contrôleurs
Selon les informations recueillies, les contrôleurs touchent une commission sur les montants des amendes appliquées. Par exemple, si un voyageur est pris en flagrant délit de fraude et se dénonce lui-même, le contrôleur touche 4% du montant de l’amende. Mais si c’est le contrôleur qui découvre l’infraction, sa commission peut atteindre jusqu’à 10% du montant total de l’amende.
Des incitations à chasser les infractions ?
Ce système incitatif peut encourager certains contrôleurs à traquer la moindre infraction, notamment dans les zones où la fraude est plus répandue, comme les Transiliens en Île-de-France. Un contrôleur témoigne anonymement, affirmant être soumis à des objectifs chiffrés, ce qui peut pousser à une augmentation des amendes appliquées.
Une politique assumée par la SNCF
Malgré les critiques, la SNCF assume pleinement cette politique d’amendes, la présentant comme un moyen efficace de lutter contre la fraude. Selon Christophe Fanichet, directeur général de SNCF Voyageurs, ces opérations de contrôle permettent de récupérer chaque année 200 millions d’euros perdus à cause de la fraude, soit l’équivalent de 25 trains neufs.
L’installation de portiques pour lutter contre la fraude
En plus des amendes, la SNCF déploie également des portiques à l’entrée des quais pour limiter la fraude. Cette mesure aurait permis de réduire de moitié le nombre de verbalisations dans les TGV, passant de 8 à 4 pour 1000 voyageurs.