Un insecticide interdit toujours en circulation
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) tire la sonnette d’alarme concernant le produit Sniper 1000 EC DDVP. Cet insecticide, contenant du dichlorvos, interdit en France depuis 2013, continue d’être utilisé, mettant ainsi la santé publique en danger.
Un bilan inquiétant
Malgré l’interdiction, l’ANSES rapporte que les Centres antipoison ont enregistré 206 cas d’exposition au produit entre janvier 2018 et juin 2023. Ces chiffres, bien que paraissant faibles, suscitent une préoccupation majeure.
Juliette Bloch, directrice des alertes et des vigilances sanitaires à l’ANSES, souligne que ces données représentent « une toute petite partie de l’iceberg », soulignant ainsi l’ampleur potentielle du problème.
Les dangers du dichlorvos
Le dichlorvos, substance contenue dans le Sniper 1000 EC DDVP, est classé comme mortel par inhalation et toxique par contact cutané ou ingestion. Les conséquences de son utilisation peuvent entraîner des symptômes respiratoires, oculaires, et des troubles neurologiques pouvant conduire à la perte de connaissance, voire à une allergie cutanée.
Des cas graves et des décès signalés
Bien que la plupart des intoxications soient bénignes, près de 10% présentent une gravité moyenne, et 5,5% sont graves, aboutissant à 3 décès selon l’ANSES. Un cas récent à Lyon a suscité une enquête pour « homicide involontaire » après le décès d’un octogénaire ayant utilisé du Sniper 1000 EC DDVP.
Des pratiques risquées et une accessibilité facilitée
L’utilisation du Sniper 1000 EC DDVP est souvent le choix de personnes connaissant des difficultés financières, cherchant une alternative moins coûteuse aux services professionnels de désinsectisation. Le produit, bien que prohibé, reste facilement accessible via des circuits illégaux, principalement sur les marchés (37,1%) et dans des magasins ou bazars (20%), selon le rapport de l’ANSES.