Briefcam, la technologie controversée au cœur de l’infraction
Une enquête menée par Disclose met en lumière l’utilisation d’une technologie avancée de reconnaissance faciale par la police française, malgré l’absence de cadre légal. Le logiciel incriminé, développé par la société israélienne Briefcam, nommé « Vidéo Synopsis », permet la détection, le suivi, l’extraction, la classification et la catégorisation d’une personne à partir de ses traits faciaux.
Défiance envers le cadre légal
Bien que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ait tenté d’inscrire l’utilisation de la reconnaissance faciale à des fins de sécurité dans le projet de loi relatif aux Jeux olympiques et Paralympiques de 2024, cette proposition a été rejetée par le parlement en mars dernier.
Utilisation déployée depuis 2015 sans étude d’impact
L’enquête révèle que la police française utilise le logiciel Briefcam depuis 2015, bien avant toute approbation légale. Initialement expérimenté en 2015 en Seine-et-Marne, le déploiement s’est étendu en 2017 à quatre départements. Aujourd’hui, différents services, y compris la police judiciaire, les préfectures de police de Paris et Marseille, la sûreté publique, et la gendarmerie nationale, sont équipés du logiciel controversé.
Défaillance dans la procédure
Malgré plusieurs années d’utilisation, la Direction générale de la police nationale (DGPN) n’a pas réalisé d’étude d’impact sur cet outil en mai 2023. Plus préoccupant encore, la CNIL, chargée de protéger les données personnelles des Français, n’a pas été informée de l’utilisation de Briefcam par la police. Ces manquements révèlent un usage non seulement illégal mais aussi non régulé de la reconnaissance faciale, soulevant des questions majeures sur la protection des droits individuels et la transparence dans les opérations policières.